Au moment où le régime du Président Patrice Talon égrène ses derniers mois, les attentions se cristallisent autour de l’héritage que laisse ce pouvoir de la rupture marqué par de grandes réformes. Mais au-delà des réformes, diverses infrastructures constituent également la fierté du pouvoir Talon. D’ailleurs, certaines de ces réalisations du régime de la rupture attirent des visiteurs pas des moindres qui y reviennent avec des acclamations des pieds et des mains à l’endroit du Chef de l’Etat Patrice Talon. Mais au même moment, l’ancien président Boni Yayi préfère visiter les anciens présidents d’institutions étatiques et ses lieutenants sont au contact des béninois de toutes les conditions.
Le développement infrastructurel sous le Président Patrice Talon est un label de sa gouvernance surtout en ce qui concerne la qualité et la beauté de ces infrastructures. Des monuments aux logements sociaux en passant par les rues asphaltées et la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), tout est fait avec soin de sorte à séduire les béninois. Même si face aux rues asphaltées, on peut être tenté de dire que ‘’c’est du déjà vu’’ puisque chaque président depuis 1990 a laissé au moins quelque chose en la matière ; les monuments, les logements sociaux et la Gdiz restent beaucoup plus historiques.
C’est la raison pour laquelle quiconque visite ses réalisations a toujours un sentiment de satisfaction et d’approbation de la gouvernance en cours au Bénin depuis 2016. Même l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo dans sa colère la plus ardente contre Patrice Talon sur la question des libertés, n’arrive pas à cacher tout le bonheur qu’il éprouve chaque fois qu’il a l’opportunité de visiter ces infrastructures. Il en est de même pour les étrangers au Bénin qui découvrent ces réalisations titanesques qui portent la signature du chantre de la rupture. Les béninois de l’intérieur cherchent des occasions pour aussi un jour contempler ces joyaux qui font rayonner leur pays.
Mais du côté de l’ancien président Boni Yayi, la visite qui mérite d’être faite est celle des anciens présidents des institutions qui, quelque part constituent aussi des monuments vivants pour la République. Il semble ne pas être intéressé par ces bétons qui font évader ses compatriotes et les étrangers. Boni Yayi semble préférer aller contempler les rides de Bruno Amoussou, les cheveux gris d’Adrien Houngbédji ou ce qui reste du sourire autrefois jovial d’Antoine Idji Kolawolé. Il en est de même pour ses lieutenants du parti Les Démocrates et les autres forces de l’opposition.
Alors, c’est à croire que l’opposition en général et l’ancien président Boni Yayi en particulier évitent de faire comme Soglo de peur de tomber sous le charme de Patrice Talon. Ce qui pourrait les déconcentrer et les désarmer avant la bataille de 2026 qui s’annonce rude. Toutefois, par patriotisme, Boni Yayi peut se rendre à la Gdiz et à Ouèdo, pour apprécier combien le Bénin a progressé sans pour autant devenir laudatif à l’égard de son successeur.
Edouard ADODE