Dans la lutte contre la tuberculose, l’État béninois a mis en place des mesures stratégiques pour réduire efficacement le nombre de cas. Ainsi, le Programme National contre la Tuberculose (Pnt) a été créé pour coordonner les efforts de prévention, de dépistage et de prise en charge. Ce programme a également pour mission d’assurer la sensibilisation de la population. Chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose célébrée le 24 mars, le Pnt, en collaboration avec divers partenaires, mène des actions pour éveiller les consciences et renforcer les efforts de prévention. Bien que ces initiatives aient donné des résultats notables, la maladie continue de faire des victimes, en grande partie à cause de la méconnaissance persistante de sa réalité.
D’après Dissou Affolabi, coordonnateur du Pnt, le nombre de cas détectés a baissé, soit 4 067 cas donc 6,5% en 2024, peut-on lire sur le site kdaara.bj. Bien que cette diminution soit un signe encourageant, elle ne doit pas occulter les nombreux défis qui persistent. En effet, dans les zones rurales et reculées où l’analphabétisme reste un problème majeur, beaucoup de personnes considèrent encore la tuberculose comme une malédiction. D’autres, croyant à l’efficacité des guérisseurs traditionnels, ne consultent les centres de santé qu’une fois la maladie à un stade avancé. Ce qui réduit considérablement leurs chances de guérison et augmente les risques de transmission.
Par ailleurs, certains ignorent que la tuberculose est une maladie curable. Pour d’autres, la croyance selon laquelle le traitement est payant les empêche de chercher des soins, faute de moyens. Or, il est essentiel de rappeler que le traitement de la tuberculose est totalement gratuit dans les centres de santé. Cette ignorance des réalités médicales et financières constitue un frein majeur à l’efficacité des actions menées par l’État.
Si la sensibilisation ne touche pas toutes les couches de la population, les progrès réalisés par l’État ne resteront que des chiffres sur papier, tandis que la réalité de la souffrance humaine persistera, avec des vies perdues dans l’ignorance. Il est donc primordial d’intensifier les efforts de communication et d’éducation pour que chacun comprenne que la tuberculose est une maladie traitable.
Face à cette situation, la multiplication des séances de sensibilisation, notamment dans les zones rurales et reculées, est plus que jamais nécessaire. Il est crucial d’informer, éduquer et briser les mythes qui entourent cette maladie afin de permettre à la population de comprendre qu’elle peut être traitée efficacement.
Par ailleurs, améliorer les conditions de vie des populations constitue un levier essentiel pour prévenir la tuberculose et favoriser une prise en charge optimale. Un accès facilité aux soins de santé, une alimentation saine et suffisante, des logements décents et un environnement propre et sécurisé ne sont pas seulement des facteurs de prévention, mais aussi des conditions permettant une meilleure observance du traitement. En agissant sur ces déterminants sociaux de la santé, on renforce la capacité des populations à faire face à la maladie, tout en les incitant à adopter des comportements bénéfiques pour leur santé et celle de leur communauté.
Rappelons que la tuberculose est une maladie infectieuse et contagieuse, causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis. Elle affecte principalement les poumons et se transmet par voie aérienne, notamment lorsque la personne infectée tousse, éternue ou parle. Si elle n’est pas traitée à temps, la maladie peut être mortelle. Cependant, elle est totalement guérissable si elle est diagnostiquée tôt et traitée correctement.
Edwige MONNOU (Stg)