Au moment où la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) s’active pour l’effectivité des joutes de 2026, du côté des partis politiques, l’heure est aux inquiétudes autour du code électoral. Certaines modifications récemment apportées à cette loi qui fixe les conditions de participation aux différentes élections suscitent des interrogations et des hypothèses. L’une des grosses inquiétudes qui font peser des incertitudes dans bon nombre d’esprits, est le seuil de représentativité. Selon le nouveau code électoral, il n’est plus seulement question d’avoir 10% des suffrages au plan national mais plutôt 20% dans chacune des 24 circonscriptions électorales législatives.
Ainsi, depuis l’adoption de cette loi, les béninois sont partagés entre deux courants autour de cette disposition. D’une part, il y a ceux qui pensent qu’il s’agit d’une avancée notable pour contraindre les partis politiques à se mettre ensemble. Ceux-ci martèlent partout que cette disposition permet d’élever le niveau de la compétition pour une meilleure représentativité des populations au sein de l’Assemblée nationale.
D’autre part, il y a des voix qui appellent à la relecture de cette loi. Selon ces voix, cette disposition comporte un grand risque d’injustice puisqu’il n’est pas exclu qu’un parti ait fait un fort score au plan national et ne soit pas du tout représenté à l’Assemblée nationale juste pour avoir raté les 20% dans quelques circonscriptions électorales. Tandis qu’un autre parti ou une ‘’coalition’’ de partis ayant un faible taux au plan national soit représenté au parlement juste pour avoir réussi à avoir les 20% dans chaque circonscription électorale. L’autre risque que craint ce groupe est la conséquence du silence de la loi sur ce qu’il adviendrait si à l’issue des prochaines joutes aucun parti ou coalition n’arrivait pas à franchir le cap des 20% dans toutes les 24 circonscriptions électorales.
Alors, il est évident que dans le souci d’assurer une meilleure représentativité au parlement, le législateur semble dresser le lit à une représentativité par défaut. Ce qui pourrait remettre en cause la légitimité de bon nombre des prochains députés.
Edouard ADODE