Au sein de la rupture, des voix discordantes se font de plus en plus entendre malgré la discipline mécanique qui s’observe autour du chef de l’État Patrice Talon. Ainsi, sur certains sujets de l’actualité, au moment où d’aucuns forcent toutes sortes d’argumentation pour défendre le pouvoir en place, d’autres préfèrent dire ce qu’ils pensent sans craindre le risque de fâcher le chef de l’État. Il s’agit notamment de Bertin Koovi, d’Adrien Houngbédji et du professeur Victor Tokpanou.
Bien que se réclamant de la mouvance présidentielle, ces trois personnalités marquent les esprits depuis quelques temps par leurs critiques sur certains aspects de la gouvernance de Patrice Talon. Sans langue de bois, le président de l’Alliance Iroko, Bertin Koovi expose à la face du peuple les erreurs de Patrice Talon sur des sujets à l’instar de son attitude dans la crise entre le Niger et le Bénin ayant entraîné le maintien de la fermeture de la frontière de Malanville au grand dam des populations. Bertin Koovi va plus loin en attirant l’attention du chef de l’Etat sur le risque d’échec que courent les partis de la mouvance au cas où le choix du dauphin serait mal fait au moment où personne n’ose se prononcer ouvertement sur cette question.
Du côté de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Maître Adrien Houngbédji, l’heure n’est plus à la contemplation des prouesses de Patrice Talon. La métamorphose que connaît la ville de Porto-Novo est loin de faire perdre de vue à Me Adrien Houngbédji ce qu’il appelle ses idéaux. Réclamant urbi et orbi, l’existence de sa formation politique Parti du Renouveau Démocratique (Prd) que d’aucuns croyaient inexistant du fait de sa fusion avec l’Union Progressiste pour donner naissance à l’Union Progressiste le Renouveau (Upr), le patriarche d’Adjarra embauche la trompette de l’opposition. En tout liberté et responsabilité, il appelle Patrice Talon à agir pour le retour au bercail des ‘’exilés politiques’’ et la libération des ‘’prisonniers politiques’’ contrairement à ce que soutiennent bon nombre de thuriféraires du pouvoir pour qui, il n’y a ni exilés politiques encore moins de prisonniers politiques sous Patrice Talon.
Connu pour sa probité intellectuelle, le Professeur Victor Topanou vient aussi de faire une brèche en dénonçant la procédure de suspension du Chef d’Arrondissement (C.a.) de Glo-Djigbé, Gilbert S. Boco, dans la commune d’Abomey-Calavi. Le député de la 6e Circonscription électorale et membre de la Direction Exécutive nationale du parti Upr n’a pas caché son indignation face à cette sanction qu’il juge de « profondément injuste ». Pour lui, le C.a. n’a « commis aucune faute administrative » pouvant occasionner sa suspension puisqu’il serait simplement victime de ses critiques dans un groupe Whatsapp du conseil communal contre la gouvernance en cours.
Ainsi, ces trois personnalités semblent être les plus illuminées au sein de la rupture quand bien même certains auraient souhaité que le linge sale soit lavé en famille et non sur la place publique.
Edouard ADODE