Le processus de réconciliation des dignitaires de l’Eglise du Christianisme Céleste (Ecc) enclenché par le Président Patrice Talon, a abordé un tournant important le samedi 26 avril dernier. Le chef de l’État a réussi à installer un comité de transition chargé de mener les réformes pour l’unification de cette église. Ce qui augure déjà d’une nouvelle prouesse pour Patrice Talon en matière de médiation. Alors, on est en droit de se demander à quoi sert le Médiateur de la République face à ces enjeux qui devraient le faire briller pour davantage justifier son utilité dans le concert des institutions de la République.
C’est désormais une marque personnelle du chef de l’Etat Patrice Talon, l’art de réconcilier les frères et sœurs d’une même confection religieuse qui ont de la peine à s’entendre. Il l’a prouvé face à la crise qui a longtemps déchiré l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin (Epmb). De même, grâce à son intervention, l’Union Islamique du Bénin continue de parler d’une seule voix. A présent, il assure merveilleusement la médiation dans le processus de réconciliation de l’Ecc.
En ce moment, le Médiateur de la République, Pascal Essou semble être oublié ou du moins s’occupe des petites querelles qui opposent certains citoyens à l’administration. Cette institution qui a pour rôle d’aider au renforcement de la cohésion sociale semble ne pas s’intéresser à ces grands conflits. Patrice Talon ne juge même pas utile d’associer cette institution à ses initiatives personnelles de médiation. Il préfère savourer seul le mérite de ces exploits qui resteront longtemps gravés dans les annales de l’histoire.
Par conséquent, la question de l’utilité du Médiateur de la République se pose avec acuité surtout si cette institution doit s’occuper uniquement des petites querelles. Encore que plusieurs mécanismes bien huilés à l’instar des cadres de dialogue social installés dans les ministères et entre le gouvernement et les syndicalistes, visent à anticiper sur ces querelles ; le Médiateur de la République court le risque d’être désœuvré. De même, avec la création du Tribunal Spécial des Affaires Foncières, le recours au Médiateur de la République pour les conflits fonciers cessera d’être une priorité au Bénin. Il en est de même avec les numéros verts de la présidence de la République affichés dans tous les commissariats et qui permettent d’anticiper sur plusieurs situations conflictuelles pouvant nécessiter l’intervention du Médiateur de la République.
Alors, sans chercher à supprimer l’institution, il est important qu’elle soit réformée de manière à être une branche du Conseil Economique et Social qui dans sa nouvelle formule se rapproche encore plus des populations à travers ses sections départementales.
Edouard ADODE