Sous le leadership du Président Patrice Talon, le Bénin s’est doté d’une loi sur la chefferie traditionnelle. Cette loi vient mettre fin à un grand vide juridique qui a duré plusieurs décennies. Désormais, une ligne légale est tracée pour servir de repère à l’organisation de la chefferie traditionnelle au Bénin. Quand bien même, cette loi reste perfectible comme toute œuvre humaine, elle est un pas historique de franchi.
Mais malgré la promulgation de cette loi, une déviance qui ne devrait plus être, refait surface. Il s’agit du caractère apolitique des chefs traditionnels au Bénin. C’est ce que recommande le dernier alinéa de l’article 17 qui dispose que « l’exercice des fonctions de roi, de chef traditionnel ou de chef coutumier est incompatible avec les activités politiques et l’exercice d’un mandat politique électif ». Cette exigence semble pour le moment échapper au roi d’Allada, Kpodégbé Lanmanfan Toyi Djigla lors de la cérémonie de remerciement du Haut Conseil des Rois du Bénin à l’endroit du Chef de l’Etat.
Cette activité dans son premier aspect n’a rien de politique puisqu’il s’agit a priori d’un acte de reconnaissance à l’endroit du Chef de l’Etat. Mais quand au cours de cette activité, une tête couronnée de la trempe du roi d’Allada, perd de vue le caractère apolitique que lui impose la loi, en se mettant publiquement à porter des critiques sur un parti politique ; c’est à croire que les têtes couronnées auront du mal à se préserver de toute activité politique.
Alors, ce faux départ qui sonne comme le dernier soubresaut des déviances d’antan, appelle à une appropriation de la loi par ses premiers bénéficiaires. C’est ainsi que ces têtes couronnées pourraient échapper aux pièges que comporte cette loi.
Edouard ADODE