Chaque 12 mai, le monde célèbre les infirmiers. Une date symbolique, souvent marquée par des discours, quelques hommages puis le silence habituel reprend. Et pourtant, la réalité du terrain reste inchangée. Un métier essentiel, mais encore marginalisé dans les faits. Invisibles dans les grandes décisions, oubliés dans les priorités. Alors, au vu des grandes réformes en cours dans le système sanitaire du Bénin, il est temps qu’un regard plus attentionné soit dirigé sur ce maillon pour plus de résultats.
Edwige MONNOU (Stg)
L’infirmier, c’est celui qui reste lorsque les autres professionnels de santé quittent la salle d’hospitalisation. Celui qui, jour et nuit, veille au chevet du malade. Au-delà des actes techniques, il est présence, écoute, réconfort. Il est soutien psychologique, accompagnement moral, figure de stabilité dans un univers de détresse.
Pilier du quotidien silencieux des soins
À ses côtés, un chariot, une seringue, quelques compresses. Des outils simples, mais précieux, car ils prolongent son engagement. Il ne soigne pas seulement les plaies. Il relie les vies. Il redonne espoir à ceux qui flanchent, ravive un sourire, réchauffe les solitudes. Il est là quand le patient exige sans comprendre, quand la douleur déborde, quand le système oublie qu’il a aussi une vie.
Dans l’hymne des infirmiers, une phrase résume toute cette mission « Socle de mes actions pour le bien-être de mes patients. » C’est là, l’essence du métier. L’infirmier n’est pas qu’un exécutant, il est le pilier quotidien du soin, celui qui observe, accompagne, agit avec rigueur et compassion.
Dans sa quête du bien-être pour chaque patient, l’infirmier ne se limite pas aux gestes. Il pose un diagnostic infirmier, recense les besoins perturbés et met en place des solutions adaptées. C’est une démarche autonome, au cœur de son rôle propre, trop souvent méconnue, mais essentielle pour une prise en charge humaine et efficace.
Sous l’uniforme, une réalité rude
Derrière l’uniforme, la réalité est rude. Plateaux techniques parfois insuffisants, salaires peu valorisants, la pression quotidienne, celle des malades, des familles, parfois même de la hiérarchie, sans parler d’une reconnaissance sociale qui reste faible. Ils sont les mains qui soignent, mais rarement les voix qu’on écoute. Dans bien des centres de santé, ils improvisent avec le peu dont ils disposent. Et pourtant, ils tiennent bon par vocation, par humanisme, par foi dans leur mission.
S’il y a un cadeau que la République peut leur faire aujourd’hui, ce n’est ni une médaille ni une journée commémorative. C’est la reconnaissance institutionnelle. La création de l’ordre des infirmiers du Bénin. Un symbole attendu depuis des décennies, et que seul un acte politique fort peut concrétiser.
En cette journée le monde célèbre ces êtres indispensables, qui malgré les défis avancent, soignent, sauvent des vies dans l’ombre. Ils méritent toute la reconnaissance, ils méritent mieux, ils méritent d’être célébrés. Ce sont des héros ! Rappelons que la célébration de cette année porte sur le thème, « Nos infirmières. Notre avenir. Prendre soin des infirmières renforce les économies ».