Au lendemain de la condamnation d’Olivier Boko dans une affaire de tentative d’atteinte à l’autorité de l’État, Me Adrien Houngbédji, président du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) critique vertement le pouvoir de la rupture auquel il se réclame. Au-delà des critiques sur certains aspects de la gouvernance de Patrice Talon, le leader charismatique des Tchoco-Tchoco se rapproche de plus en plus de l’ancien président Boni Yayi, président du parti de l’opposition Les Démocrates. Mais face à ces tractations, le chantre de la rupture et du nouveau départ manifeste une indifférence lourde de sens.
Avec ses récentes sorties, difficile de dire avec certitude que Maître Adrien Houngbédji et son Prd continuent d’être un partenaire politique de Patrice Talon. Sans ambages, le patriarche d’Adjarra a clamé haut et fort l’existence de son parti que bon nombre de béninois avaient déjà pris pour inexistant suite à sa fusion avec l’Union Progressiste pour former l’Union Progressiste le Renouveau (Upr). Au-delà de cette déclaration qui a provoqué la visite d’une forte délégation de l’Upr au domicile de l’ancien président de l’Assemblée nationale, la distance ne cesse de s’agrandir entre Houngbédji et la rupture. Désormais, les navettes s’intensifient entre les barrons du parti Les Démocrates et l’homme d’Adjarra. Lui-même se montre infatigable sur le chemin qui mène chez Boni Yayi. Visiblement, Adrien Houngbédji semble être à la porte du non-retour vers l’opposition quand bien même il demeure formellement dans la mouvance.
Face à ces tractations, Patrice Talon qui accorde un intérêt particulier à la survie de la réforme du système partisan au Bénin reste indifférent. C’est à croire que pour Patrice Talon, le départ d’Adrien Houngbédji de la mouvance n’est pas une crainte pour les joutes de 2026 encore moins pour le maintien de l’Upr. Apparemment, le poids politique actuel de l’ancien président de l’Assemblée national n’est pas une préoccupation pour Patrice Talon puisqu’avec le temps passé dans l’arène politique et ses innombrables retournements de vestes, l’homme d’Adjarra semble devenir une épave politique. Ainsi, au lieu de courir derrière un arc-en-ciel qui cherche à se déplacer du sommet du baobab pour aller encercler peut-être une flamme qui vacille ailleurs, Patrice Talon préfère mettre toute son énergie dans la reconstitution des couleurs de l’arc-en-ciel laissé par Joseph Oshoffa qui pourrait servir de grenier électoral en 2026.
Toutefois, quoi qu’usé par le poids de l’âge, Adrien Houngbédji reste un animal politique dont l’influence n’est pas néant dans les 19e, 20e, 21e et 22e Circonscriptions Electorales.
Edouard ADODE