Suite à la défaite de son dauphin, Lionel Zinsou, à la présidentielle de 2016, l’ancien président Boni Yayi assume sans faille son rôle d’opposant au pouvoir de la rupture. Au cœur des grandes stratégies de l’opposition pour contrer le pouvoir de la rupture, le président du parti Les Démocrates s’adapte de plus en plus au rythme du jeu de Patrice Talon et de l’enjeu des joutes à venir. Ainsi, depuis quelques temps, la posture de l’homme a considérablement changé bien qu’il soit très actif dans les tractations qui vont bon train dans tous les sens.
Loin de tout bruit et de toute déclaration pour haranguer la foule, le parti Les Démocrates multiplie les tractations pour les joutes de 2026. Dans une posture différente de celle qu’on lui connaît, Boni Yayi prépare ses élections en fonction de l’enjeu qui est de mettre fin au régime de la rupture et du nouveau départ. Dans ce nouvel élan qui correspond au jeu de Patrice Talon, le président du parti Les Démocrates se montre plus discret et semble imposer une certaine discipline à ses prises de parole.
Au regard de l’issue des récentes rencontres entre Boni Yayi et Adrien Houngbédji, on se rend compte que la tactique a changé du côté du président des Démocrates. L’ancien président de la République semble avoir compris que lorsqu’on a affaire à un adversaire de la carrure de Patrice Talon, l’abondance de parole est une faiblesse. Sinon, qui pouvait imaginer que Boni Yayi pourrait être un spectateur silencieux à une activité de son parti qui de surcroît a réuni des femmes qui chantaient ses louanges ? Mais, il l’a prouvé à Parakou le 26 avril dernier au siège départemental de son parti en présence d’une immense foule de femmes en liesse.
Avec cette nouvelle posture, Boni Yayi démontre combien il est un animal politique capable de s’adapter au jeu de l’adversaire. Ainsi, l’homme devient insondable pour ses adversaires politiques puisque la rupture a désormais affaire à un nouveau Boni Yayi qui ne répond plus aux provocations et qui ne cherchent non plus que les autres s’apitoient pour lui à travers ses chansons gospels sur un ton mélancolique.
Ainsi, dans ce combat politique qu’il mène depuis 2016, l’ancien président semble avoir compris comme le conseillait le célèbre poète français Alfred de Vigny, « Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse ».
Edouard ADODE