Le suspense reste entier pour le choix du porte-étendard des différentes écuries politiques pour la présidentielle prochaine au Bénin. A moins de 6 mois du dépôt des candidatures pour la présidentielle, parier sur un nom pour chaque obédience politique, n’est que risque. Toutefois, du côté de la mouvance, un homme bien connu dans l’arène tente de donner le ton en se déclarant candidat à la candidature au sein du Bloc Républicain (Br), il s’agit de Bertin Koovi. Avec un ton plus ou moins sérieux, l’homme affiche ses ambitions par rapport à la succession de Talon. Mais, bien que paraissant plaisantin pour certains, le Docteur en économie fondamentale détient des cartes sérieuses à faire valoir.
Kassim MAMA
Bertin Koovi, membre du parti Br, candidat à la présidentielle de 2016 ne cache plus ses intentions pour succéder à Patrice Talon. Même si l’homme est plus qualifié par ses détracteurs comme un personnage de l’humour et du fou rire, il ne manque pas d’arguments à faire valoir pour faire gagner la mouvance face à une opposition soutenue par le populaire et stratège l’ancien Président Thomas Boni Yayi.
Bertin Koovi, l’incarnation de l’unité nationale
La constitution béninoise proscrit le régionalisme dans le discours politique. Cependant, les politiques jouent très souvent sur la fibre régionaliste pour la mobilisation des électeurs. Né de parents originaires de la partie méridionale du pays, Bertin Koovi a son cœur au nord du pays et la population de cette partie du Bénin ne manque d’admiration à son égard. Son aura s’étend sur toute l’étendue du territoire national. Son nom n’est plus un mot inconnu pour la majorité des béninois partout où ils se trouvent.
Cette personnalité démontre avec aisance sa maîtrise des réalités socio-culturelles du Bénin, du nord au sud. Ainsi, sa capacité à s’exprimer aisément dans plusieurs langues nationales, est un atout très important qui le rapproche des communautés. De même, l’homme affiche une facilité à transcender les barrières religieuses. De l’Islam au christianisme en passant par les religions traditionnelles, le président Iroko s’intègre facilement selon la couleur religieuse de son interlocuteur.
Son sens de socialisation n’est plus à démontrer quand on voit l’homme prendre la défense des producteurs de soja et de cajou du nord Bénin suite à la décision qui exigeait un certificat pour le transport de ces produits même à l’intérieur du pays. Il a également prouvé sa proximité avec les populations dès les premières heures de la fermeture de la frontière du Niger. Sans craindre les interprétations politiques de son acte, il n’a pas hésité à prendre fait et cause pour les transporteurs en se rendant même à leur chevet à Malanville.
Une audace et un style politiques à la Trump
La plus grande faiblesse de Bertin Koovi en politique est que certaines de ses sorties politiques prennent un air très peu sérieux. Le politiquement correct n’a visiblement pas de place dans ses discours et ses propos sont trop bruts. Et pourtant, c’est ainsi qu’il crache des vérités sur la gouvernance de Patrice Talon pour lui éviter des pièges. Ce que très peu de soutiens du Chef de l’Etat ont le courage de faire. Bertin Koovi est un politique avec un style à la Donald Trump qui dit ce qu’il pense sans penser aux conséquences politiques qui en découlent.
Au plan diplomatique, Bertin Koovi affiche une ouverture d’esprit qui pourrait être bénéfique à la Nation surtout au regard de la proximité qu’il affiche avec les fonds qataris pour le développement. Avec une vision originale de la politique économique axée sur l’économie fondamentale, Koovi pourrait s’apparenter à un candidat de vision qui n’aura pas à beaucoup tâtonner pour imprimer sa dynamique à l’économie béninoise.
Et c’est ce qui fait encore la force d’une probable candidature de Bertin Koovi en 2026.