Dans une de ses récentes sorties, Guy Dossou Mitokpè, Secrétaire à la Communication du parti Les Démocrates, a manifesté des inquiétudes au sujet du niveau d’exécution du chantier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale du Bénin. Alors, en réponse à ces inquiétudes de l’ancien parlementaire, le ministre conseiller aux infrastructures, Jacques Ayadji a convié tous les partis politiques à une visite de chantier. Mais sans rejeter l’invitation du ministre conseiller, le parti Les Démocrates pose des préalables à cette visite de chantier. Ainsi, un piège politique semble être caché autour de cette infrastructure qui retient les attentions.
« Les travaux de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale sont exécutés à 64%… », laissait entendre Achille Houssou, Directeur Général de la Société Immobilière et d’Aménagement Urbain (Simau), maître d’ouvrage délégué, lors de la visite effectuée par le Président de l’Assemblée nationale le 21 mai dernier. Cette déclaration a suffi pour ramener à l’esprit de Guy Mitokpè, les chiffres annoncés par la même société au cours de la visite du même chantier effectuée par Louis Vlavonou en octobre 2023. Le Secrétaire national à la Communication du parti Les Démocrates n’a pas pu cacher sa stupéfaction face au chiffre avancé par le Directeur Général du Simau qui semble être en contradiction avec ceux présentés par la même société en 2023. En effet, lors de la séance de travail qui a suivi la visite d’octobre 2023, un cadre de Simau rassurait le président de l’Assemblée nationale de ce que « les travaux des gros œuvres sont finis à presque 100%, 98%. Nous sommes à un taux d’exécution physique de 70% aujourd’hui, le taux d’exécution financier est d’environ 69% ».
Ainsi, face au taux d’exécution physique qui semble passer de 70% en 2023 pour 64% en 2025, Guy Mitokpè propose que le chantier fasse l’objet d’un audit. Il estime que cet amalgame semble cacher « un crime politique » qui mettrait en jeu des milliards de francs Cfa.
Alors, c’est en réponse à ce cri d’alerte de l’ancien député que le ministre conseiller aux infrastructures, Jacques Ayadji, a adressé le 26 mai dernier, une invitation à tous les partis politique pour une visite du chantier en question. Ladite visite était prévue pour le 28 mai dernier. Mais sans décliner cette invitation, le parti Les Démocrates a exigé que certaines informations soient d’abord mises à la disposition des partis avant la descente sur le terrain. Entre autres informations exigées, on retient, « le coût de réalisation dudit chantier, les appels d’offre y relatifs, ls avenants successifs y afférents, la procédure de sélection des marchés, le coût de base, le niveau actuel de décaissement ».
Au cours de la visite du 28 mai dernier, Isabelle Maforikan, cheffe projet à la Simau précise que « le taux de 70% évoqué concernait uniquement les gros œuvres en 2023. Aujourd’hui, nous en sommes à 46,88% d’exécution physique globale, avec les travaux de second œuvre (carrelage, étanchéité, réseaux, terrassement général) en cours. »
Ainsi, dans cet imbroglio de chiffres, on se demande si une visite de politiciens profanes des génies civils et démonstration de Jacques Ayadji suffisent réellement pour dissiper les inquiétudes ?
Edouard ADODE