Le vaste projet de fleurissement des villes du grand Nokoué en plus de Parakou et Natitingou annoncé par le gouvernement béninois, est entré dans sa phase pratique le vendredi 13 juin dernier. Ce projet vise à embellir les villes concernées à travers 50 000 plants décoratifs qui seront gracieusement mis à la disposition des populations par le gouvernement. C’est donc un projet inédit d’aménagement paysager qui changera l’image de plusieurs villes du Bénin dans quelques années.
Au-delà d’un geste de préservation de l’environnement, ce projet ambitieux traduit le goût prononcé du chef de l’Etat Patrice Talon pour le beau. C’est le prolongement logique de la métamorphose qu’ont connue le boulevard de la Marina et la présidence ces dernières années. C’est tout simplement l’expression d’une grande ambition, celle d’offrir aux béninois un cadre de vie attrayant comme pour dire qu’on peut être pauvre et avoir un environnement agréable.
Mais dans la pratique, ce projet risque de passer sans pour autant changer grande chose dans les villes concernées. Certes, une chose est de mettre les plants à la disposition des populations, cependant la grande question reste leur entretien. Dans un contexte où bon nombre de villes prises en compte dans ce projet s’illustrent par la divagation des bêtes, ces plants pourraient faire le régal de ces bétails qui parfois règnent en maîtres sur les routes défiant même les autorités politico-administratives. De même, dans les villes où pour alléger leur vessie des hommes et femmes n’hésitent pas à tout arroser sur les places publiques, ces plants risquent de mourir par l’abondance d’urine. A ces habitudes déplorables, s’ajoutent les autres actes d’incivisme liés à la gestion des eaux usées.
Alors, pour l’atteinte de l’objectif, il va falloir actionner la police municipale autour de ces plants pour leur surveillance. C’est ainsi qu’on pourra éviter à ce projet d’être un gaspillage des ressources publiques.
Edouard ADODE