Une voix très critique voire même acerbe contre le pouvoir de Patrice Talon vient de se taire. Il s’agit de Comlan Hugues Sossoupkè. Ce web activiste béninois qui s’illustre à travers sa page Facebook très suivie et le média Olofofo a été interpellé à Abidjan le 11 juillet dernier et aussitôt extradé au Bénin où il séjourne à la prison civile de Ouidah selon le communiqué d’un collectif de sept avocats assurant sa défense. Ainsi, un nouveau pas de plus est fait par la justice béninoise dans le cadrage de la liberté d’expression.
Quand bien même, cette arrestation peut sonner comme un coup dur à la liberté d’expression au Bénin et suscitant des inquiétudes dans le rang des voix critiques, elle est un appel au sens de la responsabilité du journaliste et des web activistes. Certes, il est d’une évidence certaine que Comlan Hugues Sossoukpè a longtemps joué le rôle de lanceur d’alerte et d’objecteur de conscience sur plusieurs situations socio-politiques au Bénin. Mais, certaines de ses publications sont rapidement avérées comme de fausses alertes pouvant même être préjudiciables au Bénin dans un contexte où l’information va à la vitesse de la lumière.
Ainsi, avec cette arrestation spectaculaire, le Centre National d’Investigation Numérique (Cnin) dirigé de main de maître par Ouanilo Fagla, fait une démonstration majestueuse. C’est un pas de plus pour le Cnin qui marque l’histoire et surtout les esprits au Bénin en matière d’investigation numérique. Avec ce nouveau pas après celui de l’arrestation de Steve Amoussou à Lomé et qui refuse d’assumer la responsabilité des chroniques de ‘’frère Hounvi’’ collée sur son dos malgré lui, il est désormais plus que clair que le fait d’avoir le statut de réfugié n’est pas un quitus pour tout dire sur le Bénin sans être inquiété.
Edouard ADODE