Chaque année, les jours qui précèdent la proclamation des résultats définitifs de l’examen du baccalauréat au Bénin constituent une étape décisive. Pendant cette période, les yeux de la majorité des nouveaux lauréats sont tournés vers l’université. Ces jours sont généralement marqués par de nombreux événements liés à l’orientation des nouveaux bacheliers. Ainsi, en collaboration étroite avec d’autres institutions et acteurs du système éducatif, le ministère de l’Enseignement supérieur organise des séances d’orientation à l’intention des nouveaux bacheliers. Ces rencontres ont pour objectif de guider les lauréats vers des choix judicieux et porteurs d’avenir. Le ministère déploie tous les moyens nécessaires pour garantir la réussite de ces événements.
Les universités privées, les centres de formation et d’autres structures éducatives ne restent pas en marge de cette dynamique. Chaque acteur de l’écosystème éducatif met tout en œuvre pour attirer les nouveaux bacheliers dans son établissement. Devant ce vaste éventail de possibilités, ces derniers se retrouvent bien souvent face à un dilemme. Ils ont parfois tendance à oublier l’objectif fondamental de leur choix académique. Dans bien des cas, la décision repose davantage sur les chances d’obtention d’une bourse ou d’une aide universitaire que sur un véritable projet professionnel. Très peu sont ceux qui pensent à leur avenir après la licence au moment du choix de leur filière universitaire.
Dans ce tourbillon, ne serait-il pas plus pertinent de débuter ce processus bien plus tôt au lieu d’attendre la proclamation des résultats du bac pour commencer l’orientation ? En effet, une orientation anticipée représenterait une véritable opportunité pour les élèves. Cela leur permettrait d’explorer, avant la classe de terminale, l’ensemble des filières et des parcours qui s’offrent à eux. Ils pourront ainsi faire un choix éclairé, en fonction de leurs aspirations, leurs compétences et leurs moyens. Dans cette optique, initier une orientation dès la classe de 4e s’avère urgent.
Le Nigeria, un exemple à suivre
Au Nigeria, la question de l’orientation scolaire a connu une avancée significative. Contrairement au Bénin où l’orientation est souvent repoussée à l’après bac, elle commence très tôt au Nigeria. D’abord la maison, puis l’école, et enfin l’université. Pour une orientation réussie, chaque établissement secondaire dispose d’un conseiller ou professeur chargé d’accompagner les élèves dans leur réflexion dès les premières années du secondaire. Après le baccalauréat c’est-à dire le West African Senior School Certificat Examination (Wassce), le choix d’orientation ne se limite pas à une simple sélection de filière. Il est influencé par les résultats obtenus à cet examen, les aspirations personnelles de l’élève ainsi que par les réalités du marché de l’emploi. Les élèves nigérians disposent de nombreuses options, ils peuvent poursuivre des études universitaires, intégrer des collèges techniques ou encore suivre des formations professionnelles.
Certes, des efforts sont déployés au Bénin, et les responsables du système éducatif poursuivent leur engagement en faveur d’une meilleure orientation. Mais le tableau est encore loin d’être reluisant au regard des échecs et des déceptions qui suivent les études universitaires.
Emile SINGBO