La commune de Parakou, locomotive de la 8e Circonscription électorale est devenue depuis les élections communales et municipales de 2020, un bastion de l’opposition. Malgré la présence des grandes figures politiques de Parakou au sein du Bloc Républicain, le cheval blanc câblé a eu de la peine à s’imposer lors des dernières législatives. Encore à quelques mois des joutes de 2026, les leaders locaux de cette formation politique dans leur volonté de reconquérir cette ville phare du nord Bénin, s’auto-fragilisent par leur superbe intelligence politique.
Il n’est un secret pour personne que le parti Bloc Républicain (Br) est le mieux fourni en matière de cadre et de grands leaders dans la 8e circonscription électorale. Ce parti de la mouvance présidentielle à lui seul regroupe bon nombre des ténors de l’animation de la vie politique de Parakou sur ces deux dernières décennies. Mais, la gestion de cette richesse humaine est le talon d’Achille du Br depuis quelques années dans la cité des Koburu. Ce qui a d’ailleurs permis à l’opposition de gagner du terrain et de repousser le cheval blanc presque dans son dernier retranchement.
Se montrant tous comme des seigneurs de la politique dans cette circonscription électorale avec chacun sa méthode qui parfois indispose les autres, les grands leaders du Br à Parakou s’auto-fragilisent à chaque fois qu’ils décident de reprendre le jeu en leur faveur. Cette trop grande intelligence crée d’office des clivages inutiles au sein d’un groupe qui est appelé à marcher d’un même pas. Ainsi, les petites forces qui devraient s’ajouter à ces grands leaders pour booster la conquête du terrain ont du mal à s’afficher. Par conséquent, le Br à Parakou se met en lambeaux avec des fragments qui s’excluent soit autour du ministre conseiller Rachidi Gbadamassi, soit autour de l’ancien ministre Samou Séïdou Adambi.
Les récentes sorties des leaders de ce parti à Parakou illustrent cette division qui décrédibilise leurs discours politiques puisque dans un premier temps, c’est le ministre conseiller Rachidi Gbadamassi qui a tenté de faire une démonstration de force en cavalier solitaire s’appuyant sur l’ancien ministre de l’eau, Paulin Akponna, mais très vite cette sortie s’est retournée contre le Br. Quelques temps après, on voit le député Charles Toko et Samou Adambi face à la cellule communale du parti au moment où le Buffle de Parakou semble être en train de reprendre son souffle loin de tout bruit cherchant par où recommencer la lutte pour marquer l’esprit de Patrice Talon.
Dans cette ambiance de division et de lutte interne, les petites forces qui devraient être fédérées autour de ces ténors, préfèrent jouer à la carte de la neutralité pour ne pas s’afficher comme l’adversaire d’un camp. Ce qui empêche systématiquement l’émergence de nouvelles forces pour porter plus loin la lutte commune du Br à Parakou. Ainsi, la course devient plus difficile au cheval blanc dans la cité des Koburu au moment où la flamme de Boni Yayi se distille progressivement dans tous les coins.
Alors, pour éviter une débâcle au Br en 2026, Abdoulaye Bio Tchané, président de ce parti politique, est appelé à affirmer son leadership avec l’appui du Chef de l’Etat afin d’instaurer une discipline gagnante dans son groupe à Parakou. Il ne s’agit pas de maquiller la réalité par une union de façade qui se décèle très vite mais trouver une thérapie forte qui balise le chemin pour le rayonnement de ce parti qui a tous les atouts pour regagner le terrain.
Edouard ADODE