Après les temps de regrets et de pleurs face aux affres de l’histoire sur l’Afrique noire martyrisée sous le poids de la traître négrière, l’heure est à la marche contraire. Des Chefs d’État africains sortent progressivement de la colère qui envahit les esprits à l’évocation de l’atrocité vécue par les esclaves lors de cette traître négrière. Ainsi, dans un élan de clairvoyance, les discours de victimisation qui tendaient à prendre l’Europe comme la source des malheurs du continent noir et réclamant dédommagement à tout bout de champ, cèdent la place aux actions plus responsables pour l’auto restauration.
Au nombre de ces Chefs d’État africains qui voient la traître négrière sous un prisme autre que celui de l’apitoiement, figure le président béninois Patrice Talon qui croit fermement qu’on peut bien repartir de ce point sombre et lugubre de l’histoire pour un horizon beaucoup plus gai. Au-delà de croire, il démontre par des actes concrets que la porte du non-retour d’autrefois peut bien être celui du retour des descendants des esclaves vendus en Amérique et qui manifestent la soif de reconnexion avec la terre de leurs ancêtres déportés de force.
En très peu de temps, les actions entreprises par le gouvernement béninois portent déjà leurs fruits. Des afro descendants se bousculent à la porte du Bénin. Les premiers qui ont manifesté ce désir imposé par la marche de l’histoire ont même réussi à avoir la nationalité béninoise. Ainsi, le samedi 26 juillet dernier, Joseph Gabendy, Smeralda David Romuald et Wilson Ciara Princess ont officiellement ouvert le bal en recevant à Cotonou leur certificat de nationalité béninoise conformément à application de la loi 2024-31.
Ainsi, l’Afrique bascule progressivement dans une ère de reconquête de ses fils et filles perdus il y a des siècles en arrière. Ce qui certainement donnera un coup d’accélérateur au processus de cicatrisation des blessures de l’histoire.
Edouard ADODE