Le ministre d’État en charge de l’économie, des finances et de la coopération, Romuald Wadagni, est le candidat qui défendra les couleurs des deux grands partis politiques présents à l’Assemblée Nationale, le Bloc Républicain (Br) et l’Union Progressiste le Renouveau (Upr) lors de la prochaine élection présidentielle au Bénin. Ce candidat désigné aura pour colistière Mariam Talata.
Ainsi, bien que disposant chacun, suffisamment, de députés et de maires habilités à parrainer un candidat pour la quête du fauteuil présidentiel, l’Upr (53 députés et 42 maires) et le Br (28 députés et 28 maires) ont opté pour une candidature unique pour la présidentielle d’avril prochain. Ce qui n’est pas forcément une surprise pour le citoyen lambda encore moins pour un analyste averti de la chose politique au Bénin.
C’est une bonne stratégie politique de l’actuelle majorité pour conserver le pouvoir et perpétuer la « dynamique Talon » au-delà de 2026. Mieux, le profil du candidat désigné fait beaucoup d’unanimité au sein des deux blocs de partis du président Patrice Talon et Romuald Wadagni semble être un as de pique pour la conservation des acquis de la gouvernance amorcée depuis 2016.
Mais, une analyse faite de cette stratégie à la lumière de la logique que le président Talon avait étalée pour la réforme du système partisan axé sur l’actuelle charte des partis politiques et le code électoral en vigueur laisse entrevoir un aveu d’impuissance du Br et de l’Upr à concourir en solo pour la quête de la Marina.
À l’époque, selon les mots du président Patrice Talon, il faut mettre fin à des clubs électoralistes qu’on se plaise à appeler partis politiques en mettant en place de grandes formations d’envergure nationale. Ensuite, il estime qu’il faut désormais que le chef de l’État soit issu d’un parti politique. Cette dernière assertion n’exclut pas qu’une alliance de partis porte un candidat à la tête du pays. Mais, si cette option pouvait se justifier en 2021 parce que Talon était candidat à sa propre succession et qu’il était également le leader commun de ces deux partis, il n’y a que la trouille de faire chemin tout seul sans risque de perdre qui semble justifier l’attitude actuelle.
Alors, tous avancent mais hors du train de la réforme.
Kassim MAMA