Depuis l’annonce de la candidature de Romuald Wadagni à l’élection présidentielle de 2025, une ferveur est notée au sein de la classe politique béninoise. Des déclarations de soutien à cette candidature portée par les partis de la mouvance présidentielle fusent de partout. Des mouvements de jeunes au nom du ministre d’Etat en charge de l’économie, des finances et de la coopération s’observent. Des voix s’élèvent pour saluer le profil de l’homme et même d’aucuns s’extasient même face à ses prouesses à la tête de son département ministériel.
Mais dans cette euphorie, très peu se demandent le contenu du projet de société de ce candidat très tôt adulé. Les plus éclairés parlent de la continuité de la dynamique en cours sans s’interroger sur la vitesse à laquelle cette dynamique continuera. Ces soutiens précoces du candidat Romuald Wadagni se montrent comme étant dans les nués totalement éblouis par la beauté et l’intelligence de l’homme. Dans leur excitation, ils trouvent déjà en Wadagni, le candidat idéal sans savoir quelle sera sa touche personnelle à la dynamique qu’il sera appelé à continuer. Déjà une forte somme d’argent est mobilisée en guise de caution pour le candidat de la continuité.
Ainsi, tout comme en 2006 où le profil de banquier de Boni Yayi a voilé les yeux à bon nombre de béninois, le Curriculum Vitae de Wadagni fait aussi son effet. Il en était de même pour la fortune de Patrice Talon en 2016 qui empêchait le peuple émotionné à chercher à comprendre le contenu réel de la Rupture qu’il annonçait à l’époque. D’ailleurs, les premiers soutiens de Patrice Talon sont les premiers à avoir fait l’expérience du goût amer de cette rupture. Même celui-là qui avait mobilisé la caution pour le candidat à l’époque n’a pas échappé au retour de la manivelle. Et pourtant, Patrice Talon n’avait rien caché du contenu de la rupture dont il parlait au cours de la campagne, tout était bien mentionné dans son projet de société à quelques détails près.
Certes, Romuald Wadagni incarne certaines valeurs étant un pilier incontournable de la rupture. Toutefois, l’euphorie qui entoure sa candidature peut se révéler comme un gros piège pour ces soutiens matinaux. Car, le président Wadagni pourrait se retrouver à l’antipode du ministre d’Etat Wadagni que tous semblent applaudir.
Edouard ADODE