Affection très redoutée en santé oculaire, la cataracte fait des ravages partout dans le monde privant des hommes et des femmes de la pleine jouissance de leurs yeux. Ainsi, il est impérieux de comprendre ce qui est à l’origine de cette maladie mais surtout les moyens pour la prévenir. À travers un entretien exclusif accordé au média Le Grand Regard, le Docteur Amadou Alfa Bio, médecin ophtalmologiste en service au Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou-Alibori (Chud/Ba) et Maître de Conférence Agrégé en ophtalmologie à l’Université de Parakou lève le voile sur cette affection. Lisez plutôt.
LGR : Qu’est-ce que la cataracte ?
Professeur Amadou Alfa Bio : La cataracte est une opacification du cristallin, une structure transparente qui se trouve à l’intérieur de l’œil. Il façonne la pénétration de la lumière contribuant ainsi à une bonne visibilité de loin et de près. Sa perte de transparence est vue comme une tache blanche au centre de l’œil appelée cataracte.
LGR : Quels sont les facteurs de risques pour développer une cataracte ?
Professeur Amadou Alfa Bio : Le premier facteur de risque est l’âge, par exemple 50 ans et plus. Plus on vieillit, plus on a la chance de développer la cataracte. Certaines maladies comme le diabète peuvent précipiter la survenue de la cataracte. Les traumatismes ou blessures qui affectent directement ou indirectement l’œil peuvent être à l’origine d’une cataracte. Certaines maladies inflammatoires de l’œil précipitent sa survenue. Des infections au cours de la grossesse peuvent constituer un facteur de risque d’où l’importance des vaccinations prénatales. Autres facteurs, l’ensoleillement, le tabagisme, l’alcoolisme, sont considérés comme des facteurs qui accélère la survenue de la cataracte.
LGR : Quels sont les signes et symptômes qui indiquent qu’il s’agit de la cataracte ?
Professeur Amadou Alfa Bio : Nous avons la baisse de la vision, la sensation de voir de brouillard ou fumée, la difficulté à supporter la lumière d’en face telle que lors de la conduite de nuit, le reflet blanc vu au centre de l’œil.
LGR : Quelles sont les complications de la cataracte ?
Professeur Amadou Alfa Bio : Si la cataracte n’est pas traitée, elle peut évoluer vers des complications telles qu’une inflammation due à la fuite du contenu de la cataracte ; une élévation de la pression oculaire et par voie de conséquence une perte définitive de la vision.
LGR : Quels sont les moyens de prévention et de traitement de la cataracte ?
Professeur Amadou Alfa Bio : Pour la prévention il est important de jouer sur certains facteurs de risque tels que l’éviction des jeux brutaux ; le bon suivi du diabète ; le bon suivi des grossesses ; l’éviction de fumer, de boire de l’alcool mais aussi éviter l’exposition prolongée au soleil. Le traitement est essentiellement chirurgical.
LGR : Comment appréciez-vous l’implication de l’Etat dans la prise en charge des patients affectés de la cataracte au Bénin ?
Professeur Amadou Alfa Bio : L’État a beaucoup facilité la prise en charge des patients affectés par la cataracte en autorisant les centres publics et privés ainsi que des fondations au niveau national à surtout se rapprocher de ces populations dans le besoin pour leur offrir les interventions de cataracte de qualité. Ces interventions sont souvent offertes gratuitement ou à des coûts accessibles avec de très bons résultats augmentant ainsi l’acceptabilité de la chirurgie de la cataracte par ces populations.
LGR : Votre mot de fin ?
Professeur Amadou Alfa Bio : Tout d’abord je vous remercie pour avoir choisi un sujet d’une grande pertinence.
A l’endroit de la population et surtout ceux qui souffrent d’une baisse visuelle de toujours se rapprocher des centres de santé les plus proches pour une meilleure orientation. Aujourd’hui la prise en charge de la cataracte se fait partout au Bénin dans les structures autorisées par l’Etat et disposant des ressources humaines dotées d’une excellente compétence. La cataracte n’est pas une fatalité. Elle est bien prise en charge au Bénin avec d’excellents résultats le lendemain de l’opération.
Entretien réalisé par Edwige MONNOU












