En voulant exhorter ses compatriotes à la résilience face aux impacts négatifs des réformes qu’il a engagées à la tête du Bénin, le Président Patrice Talon a utilisé un aphorisme qui restera gravé à jamais dans les esprits. Le chantre de la rupture a simplement invité le peuple béninois se serrer la ceinture. Chaque béninois est ainsi appelé au sacrifice nécessaire pour le développement du pays.
Au fil des ans, le peuple espère toujours le mot d’ordre contraire estimant que sa ceinture ne pourra rester indéfiniment serrée. A cette attente, le chantre de la rupture a semblé répondre indirectement en plaçant son second mandat sous le signe du hautement social. Mais, à quelques mois de la fin de ce second mandat, le hautement social promis n’est pas synonyme du desserrage de la ceinture.
Alors, au moment où certains thuriféraires du pouvoir démontrent avec force que la ceinture ne pourra être desserrée que par Romuald Wadagni, dauphin de Patrice Talon pour la présidentielle de 2026 ; le porte-parole du gouvernement voit qu’il n’y a même plus de ceinture sur le pantalon des béninois. Wilfried Léandre Houngbédji estime que le peuple a déjà changé l’autre pantalon qui demandait de ceinture ou même de cordelette « pour que ça ne tombe pas tout le temps ». Pour le porte-parole du gouvernement, le peuple béninois porte désormais un pantalon cousu à sa taille, ne nécessitant plus de ceinture.
Ainsi, seul Patrice Talon pourra réellement situer sur cette affaire de ceinture ou sur le moment où le pantalon a été changé sans que le peuple ne s’en rend compte.
Edouard ADODE