A travers une déclaration de presse faite le mardi 28 octobre dernier, le candidat recalé du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle de 2026, Renaud Agbodjo, a fait ses adieux à la politique béninoise. Contre toute attente, l’avocat désigné pour porter les couleurs de l’opposition a simplement abandonné Les Démocrates en plein combat. Ainsi, il livre Boni Yayi aux gémonies. Mais, loin des raisons évoquées pour justifier son retrait précipité de la scène politique, Renaud Agbodjo semble fuir un danger imminent que tout le monde ne voit forcément pas venir.
Comme un éclair, Me Renaud Agbodjo s’est apparu et disparaît aussitôt de la scène politique béninoise en fracas. Connu au départ comme l’avocat des personnalités politiques de l’opposition, il a fallu la désignation du duo candidats du parti Les Démocrates dont il était le conseiller juridique pour qu’il affiche publiquement sa face d’homme politique. Ainsi, dans un climat compliqué, il est présenté le 14 octobre dernier comme le candidat de cette formation politique de l’opposition à l’élection présidentielle d’avril 2026. Mais cette entreprise a fait long feu pour défaut d’un parrain manquant au dossier.
Les béninois étaient loin d’imaginer que le rejet du dossier du parti Les Démocrates pour la présidentielle de 2026 allait sonner le retrait de Me Renaud Agbodjo de la vie politique béninoise. Et pourtant, c’est bien ce qu’on retient de la déclaration de presse faite par l’avocat le mardi 28 octobre dernier. il justifie ce retrait par le besoin de mieux s’occuper de ses enfants, de son cabinet et et de ses proches.
Mais dans sa déclaration, Me Renaud Agbodjo a oublié de saluer les 27 députés qui lui ont accordé leurs parrainages. Il a plutôt montré exclusivement sa reconnaissance à l’endroit de l’ancien président Boni Yayi en mentionnant que c’est ce dernier qui a parrainé sa candidature. Mais Boni Yayi n’étant ni maire ni député, comment il a pu à lui seul parrainer cette candidature ? Cela faisant, Me Agbodjo jette le président des Démocrates en pâture. Il confirme simplement que son choix est tout sauf démocratique mais plutôt le fruit d’un diktat.
Cette déclaration, loin d’être le fruit d’une décision personnelle et délibérée laisse transparaîte un acte par contrainte. Dans sa déclaration, le candidat recalé semble craindre un danger imminent. L’avocat semble trouver une échappatoire pour préserver sa liberté quand on sait qu’il a été récemment convoqué à la police judiciaire pour une affaire qui reste encore non élucidée jusque-là et qui nécessitait sa présence en personne puisqu’il s’agirait d’un dossier pénal selon ses avocats qui ont tenté de le représenter.
De même, cette crainte de Me Renaud Agbodjo se lit à travers l’appel qu’il lance aux militants du parti Les Démocrates pour les exhorter à éviter des actes de violences contre le député Michel Sodjinou dont le parrainage a manqué pour que le dossier des Démocrates à l’élection présidentielle soit invalidé. Il est clair que Agbodjo a certainement anticipé pour éviter d’être cité comme l’instigateur de tout acte de violence contre Sodjinou et qui pourrait compromettre sa liberté.
Ainsi, ce retrait très peu attendu peut être la fin d’une aventure et une retraite politique précoce après une carière très courte.
Edouard ADODE












