Le 25 avril de chaque année, le monde célèbre la journée de lutte contre le paludisme. Cette maladie reste l’une des principales causes de mortalité, notamment en Afrique, où elle affecte des millions de personnes chaque année. Malgré les avancées réalisées, le paludisme constitue encore une menace grave, en particulier pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, en raison de leur fragilité.
Le paludisme est causé par des parasites appelé Plasmodium dont l’espèce la plus dangereuse est le Plasmodium falciparum, qui se transmet par la piqûre de moustiques femelles infectées, appelées anophèles. Chez les jeunes enfants de moins de cinq ans, de par la fragilité de leur système immunitaire, le paludisme peut rapidement évoluer vers des formes graves telles que l’anémie sévère, les convulsions, voire le décès de l’enfant. Chez les femmes enceintes, la grossesse entraîne une baisse de l’immunité, ce qui augmente le risque de formes graves de paludisme. Par exemple, au premier trimestre, le paludisme peut aggraver les symptômes habituels de la grossesse, provoquer des menaces d’avortement, voire un avortement. Au deuxième et troisième trimestres, le risque d’accouchement prématuré, de retard de croissance intra-utérin, de mort fœtale intra-utérine ou d’asphyxie à la naissance est élevé, avec de nombreuses autres complications possibles.
Des symptômes visibles et connus
À la moindre apparition de symptômes tels que la fièvre, les maux de tête, les frissons, la nausée, les vomissements ou les douleurs musculaires, il est important de se rendre immédiatement à l’hôpital. Ne pas attendre que la maladie s’aggrave est crucial, car plus le diagnostic est précoce, plus le traitement est simple, efficace et moins coûteux. Un retard dans la prise en charge peut entraîner des complications graves nécessitant des soins lourds et coûteux.
Le vaccin Mosquirix, un accélérateur de la lutte
Grâce aux efforts nationaux, le Bénin a intégré dans son Programme Elargi de Vaccination (Pev) le vaccin antipaludique Mosquirix (Rts,s/As01) en 2024, destiné aux enfants de moins de deux ans. L’efficacité de ce vaccin a été démontrée dans des pays pilotes comme le Ghana, le Kenya et le Malawi. Son introduction constitue une avancée majeure pour la protection des enfants contre les formes graves du paludisme. Il est également important de mentionner que, parallèlement à la vaccination, un traitement préventif intermittent (Tpi) à base de sulfadoxine-pyriméthamine (Sp) est donné, sous forme de comprimés, aux femmes enceintes dès le deuxième trimestre de grossesse, afin de réduire les risques de paludisme pendant la grossesse.
Des mesures de prévention du paludisme
Outre la vaccination et la chimioprophylaxie, les mesures de prévention doivent être appliquées pour lutter efficacement contre cette maladie. Celles-ci incluent l’utilisation régulière de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (Milda), le port de vêtements longs pour éviter les piqûres, l’assainissement de l’environnement en passant par l’élimination des eaux stagnantes, l’hygiène dans les maisons, la protection des habitations avec des grillages aux fenêtres et aux portes, l’utilisation de produits insecticides, ainsi que la gestion correcte des déchets et bien d’autres.
Ainsi, en conjuguant comportements de prévention, vaccination et recours précoce aux soins, il est plus aisé de vaincre le paludisme qui continue d’être un fléau ravageur dans bon nombre de contrées.
Edwige MONNOU (Stg)