Les actes d’insécurité au Bénin se classent beaucoup plus dans le petit banditisme au regard de leur mode et les moyens utilisés. Malgré les efforts de la police républicaine, ces actes d’insécurité ne cessent de monter dans les villes et campagnes. Ainsi, au-delà d’un simple problème sécuritaire, la police républicaine fait plus face à un défi d’une société en pleine mutation. Ce qui nécessite des actions d’anticipation concertées pour solutionner cette équation à multiples inconnus.
Ces dernières années, des avancées notables sont enregistrées dans le domaine de la sécurité au Bénin. En dehors des attaques terroristes qui viennent beaucoup plus éprouver les systèmes de défense des Etats, la sécurité intérieure se porte plus ou moins mieux au regard du recul du grand banditisme dans le pays. Grâce à la nouvelle dynamique sécuritaire en place depuis la création de la police républicaine, les banques ne sont plus les cibles des individus sans foi ni loi. De même, des braquages à mains armées sur les corridors qui autrefois obligeaient des véhicules à des voyages en convoi à partir de certaines heures sont devenus des faits rares. Ainsi, il y a moins de peur à voyager la nuit sur les corridors du Bénin.
Toutefois, la police républicaine reste confrontée au petit banditisme qui est le corollaire des mutations de la société. Alors, le menu quotidien de la police républicaine en matière d’insécurité est fait des cas de cambriolages, de braquages à armes blanches sur des paisibles citoyens pour leur arracher leurs motos. La cybercriminalité et le trafic de faux médicaments occupent une place importante dans ce menu. Bien que la police républicaine se montre infatigable contre ces fléaux à travers des saisies des tonnes de ces produits contrefaits déversés sur le marché informel du fait de la porosité des frontières terrestres du pays et les démantèlements des réseaux de petits bandits dans les quartiers, l’heure n’est pas encore au repos. Il y en est de même pour la cybercriminalité, chaque jour, des dizaines de jeunes se livrant à des crimes par le biais de l’internet sont interpellés partout sur le territoire national.
L’anticipation, la clé
Loin d’être exclusivement un défi de sécurité, ces actes de petit banditisme révèlent plus la défaillance des valeurs sociétales. Ce qui appelle à la restauration de certains mécanismes de sauvegarde des valeurs de la société en vue d’anticiper sur ces actes. Ainsi, l’éducation des enfants depuis le cocon familial est un pilier important pour de nouveaux types de citoyens. Tant que le sens de patriotisme des enfants ne sera pas aiguisé dès le bas-âge, la facilité à se livrer aux actes de petit banditisme sera permanente dans le rang de la jeunesse.
De même, la lutte contre le petit banditisme sera plus efficace avec l’amélioration de l’employabilité de la jeunesse. Plus la jeunesse sera sainement occupée qu’elle sera moins tentée de se livrer aux cambriolages, aux vols à mains armées, aux arnaques et autres. Ainsi, la réduction du chômage et du sous emploi constitue un facteur important dans la prévention du petit banditisme.
Mais, au-delà, il est important que chaque béninois prenne conscience de sa part de responsabilité dans la co-production de la sécurité. Comme l’a eu à suggérer l’ancien ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia, chacun doit pouvoir veiller sur sa sécurité et celle des autres par une franche collaboration avec les agents de la police républicaine. C’est le prix à payer pour permettre à la police républicaine d’anticiper en étouffant les velléités pour le bonheur des uns et des autres.
Edouard ADODE