La crise entre le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et l’Union Progressiste le Renouveau (Upr) monte encore d’un cran. Les échanges de correspondances entre le Secrétaire Général de l’Upr et le secrétaire adjoint du Prd ont abouti à une sanction. Gratien Ahouanmènou, secrétaire adjoint du Prd est suspendu de l’Upr pour insubordination. L’homme semble ainsi servir de bouc émissaire dans cette affaire dans laquelle le principal élément qu’est Adrien Houngbédji reste intouchable malgré sa position tranchée affichée.
Dans une décision en date du 18 juin dernier, l’Upr à travers son président Joseph Djogbénou a prononcé la suspension provisoire de Gratien-Laurent Ahouanmènou de ses fonctions de membre de la Direction Exécutive Nationale du parti. Une décision très peu surprenante au regard des réponses de ce dernier à la demande d’explication à lui adressée par le Secrétaire Général de l’Upr au sujet de ses déclarations sur l’existence du Prd. L’Upr a ainsi pris ses responsabilités contre celui-là qui se réclame être le Secrétaire Général Adjoint du Prd qui n’existerait plus une fois fondu dans l’Upr.
Mais cette sanction semble traduire une politique de deux poids deux mesures puisqu’elle exclut le vrai auteur de cette crise, c’est-à-dire Maître Adrien Houngbédji. Tout en étant membre de l’Upr, l’ancien président de l’Assemblée nationale a été le premier à avoir évoqué l’existence de son Prd. Il a même été au-delà d’une simple déclaration en posant des actes visant à confirmer l’autonomie du Prd qui serait un courant au sein de l’Upr. C’est d’ailleurs Maître Adrien Houngbédji qui a récemment répondu au ministre de l’intérieur lorsque ce dernier essayait de notifier à Gratien-Laurent Ahouanmènou que le Prd n’existe plus dans le répertoire des partis politiques du Bénin.
Alors, pour être conséquent dans sa décision, Joseph Djogbénou devrait aussi sanctionner Me Adrien Houngbédji et les autres membres du parti qui continuent de revendiquer l’existence légale du Prd, à moins que cette sanction ne soit que dissuasive. Ainsi donc, Gratien-Laurent Ahouanmènou n’aurait servi que de bouc émissaire pour rendre latente la crise.
Edouard ADODE