Le dimanche 22 juin dernier s’est ouvert à Abuja le 67è sommet de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Au cours de ce sommet qui marque la fin du mandat du président nigérian Ahmed Tinubu à la tête de l’organisation sous régionale, le président béninois dans son intervention a présenté sa vision pour la communauté. Ainsi, dans un langage franc, il appelle à une intégration économique réelle au sein de la Cedeao en vue de mieux impacter la communauté qui présente assez d’atouts jusque-là à peine exploités.
Présent à Abuja dans le cadre du 67è sommet de la Cedeao le week-end dernier, Patrice Talon a exprimé avec conviction et plein de détermination devant ses autres homologues son ambition pour le triomphe de la Cedeao. Dans une exhortation à une forte mobilisation économique et vers une cohésion sociale entre les pays membres de l’espace Cedeao, le président béninois prenant appui sur les préoccupations liées aux difficultés d’approvisionnement en gaz auxquelles fait face la sous-région en l’occurrence son pays le Bénin, les tracasseries douanières au niveau des frontières qui entravent la libre circulation des biens et des personnes, Patrice Talon n’a pas caché ses impressions. Ainsi, face à l’énergie, le chantre de la rupture a reconnu les efforts du Wapco (West African Gas Papeline Company) dans l’alimentation des pays en gaz. Mais, « avec une certaine satisfaction par le passé le Wapco, cette organisation qui fait que le gaz passe du Nigeria jusqu’au Ghana en passant par le Bénin et le Togo pour alimenter la production en énergie électrique… était compatible avec le besoin…Aujourd’hui, cet instrument, cet outil ne répond plus aux besoins, c’est trop faible pour alimenter nos divers pays en gaz. », a affirmé Patrice Talon avec amertume en citant les efforts du Bénin pour combler le déficit qui s’observe à son niveau. « Le Bénin essaye depuis quelques temps d’avoir du gaz soit par le Togo, soit par le Nigeria, ou à travers le Ghana, au-delà de ce qui est offert par Wapco. Mais jusqu’à la date d’aujourd’hui, nos diverses administrations n’ont pas été capables d’accompagner cet organisme », a-t-il ajouté. De même, selon Patrice Talon si la question liée à la circulation des biens et services demeure toujours un défi, « nous ne parviendrons jamais à impulser une véritable impulsion à nos économies. »
Par ailleurs, il a invité toute la communauté à se serrer les coudes pour une réelle intégration économique au sein de l’organisation. « Il est temps que l’Afrique fasse des efforts nécessaires. Il est temps que nos administrations, nos politiques fassent des efforts nécessaires pour réellement intégrer nos économies. Parce que si nous ne parvenons pas à le faire nous resterons dans une communauté de pauvreté », prévient le président béninois. A la fin de son intervention Patrice Talon a insisté et persisté sur l’engagement des chefs d’Etat pour plus d’impact. « Nous devons chers ministres, chères autorités, mes chers grands frères prendre un nouveau départ pour sortir l’Afrique de la pauvreté par l’intégration économique.»
Emile SINGBO