Sur un total de 2 482 étudiants inscrits en première année de droit au titre de l’année universitaire 2024-2025 à la Faculté de Droit et des Sciences Politiques (Fdsp) de l’Université de Parakou, seulement six sont admis à la première session de juin 2025. « Ce ne sont pas tous ceux qui viennent dans cette faculté de droit qui ont le profil pour être des juristes. Parfois, certains ne font pas le très bon choix. Ils viennent seulement pour augmenter l’effectif des étudiants de cette faculté », justifie le professeur Moktar Adamou, doyen de la Fdsp, dans une interview accordée au journal Bénin Web TV.
À travers cette affirmation du professeur, il est clair que cette faculté s’est plongée dans un dynamisme visant à séparer le bon grain de l’ivraie. Cette tâche à laquelle elle s’est livrée depuis 2020, d’après le professeur, laisse des traces qui suscitent, depuis l’adoption de cette rigueur, de vives inquiétudes tant dans le rang des étudiants que chez bien d’autres.
Ce résultat des étudiants de la première année illustre parfaitement cette dynamique. C’est le signal d’un profond nettoyage. Ce signal, bien qu’il soit tumultueux, a tout son sens, selon le doyen Moktar Adamou. Cela n’a rien à avoir avec la moyenne générale. « Ici, ce n’est plus le système classique où la moyenne générale suffisait. Il faut valider chaque unité d’enseignement », a-t-il expliqué.
Toutefois, plusieurs autres facteurs peuvent bien expliquer cette situation déplorable au-delà de la volonté des autorités de cette faculté à faire le nettoyage en vue d’une formation de qualité. Ainsi, la question relative aux conditions de travail ne doit pas être négligée. Car, aucun amphi dans l’Université de Parakou n’a la capacité de contenir cet effectif. Le plus vaste amphithéâtre de ce haut lieu de savoir demeure l’amphi 1000. Alors, seuls les étudiants qui se lèvent tôt peuvent avoir accès à la salle de cours. De même, il est important de ne pas perdre de vue les critères et les conditions de correction pour cet effectif plus que pléthorique. Le mode de classement des nouveaux bacheliers dans les filières universitaires est aussi un facteur non moins important dans ce drame qui se joue dans les universités du Bénin. Et tout comme l’a fait remarquer le doyen Adamou, la Fdsp est l’une des facultés qui accueillent des étudiants qui n’ont pas totalement les deux pieds dans les études universitaires de manière générale et singulièrement en droit. Ce qui plombe certainement les résultats
Par conséquent, ce résultat poussera certainement certains étudiants vers la porte de sortie de la Fdsp et engendra une prise de conscience chez d’autres.
Emile SINGBO