Le torchon brûle actuellement entre les agents du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, plus précisément des enseignants de l’Éducation Physique et Sportive (Eps) impliqués dans l’encadrement des classes sportives et le ministère des sports. Très mécontents vis-à-vis de ce ministère, des enseignants d’Eps menacent de se désengager les années à venir dans la formation des jeunes dans le cadre des classes sportives.
Selon des informations proches du dossier, la pomme de discorde se trouve au niveau du traitement fait aux professeurs d’Eps par rapport aux encadreurs sportifs avec qui ils rendent le même service. Des primes promises mais non payées après une année scolaire et la rigidité des directeurs départementaux des sports que des professeurs d’Eps qualifient « d’esprits fermés » en lien avec certaines décisions les concernant, sont autant de faits qui fâchent ces acteurs chargés de la formation de la relève sportive au Bénin.
En effet, selon différentes sources concordantes, le ministère des sports a fait signer des contrats à durée déterminée de 3 ans renouvelables avec des encadreurs sportifs dans le cadre de la mise en œuvre des classes sportives, une réforme phare du gouvernement pour la formation des jeunes dans des disciplines sportives. Mais, ce ministère ne pouvant plus contracter avec des professeurs d’Eps en vertu des contrats qui lient déjà ceux-ci au ministère de l’enseignement secondaire, a pris un engagement d’octroyer des primes mensuelles de prestation aux professeurs d’Eps impliqués dans les classes sportives contrairement aux encadreurs qui bénéficient de salaire à la fin de chaque mois. Les mêmes sources qui veulent rester anonymes estiment que c’était la moitié de ce que perçoivent les encadreurs qui leurs avait été promise. Ce que les professeurs n’avaient pas objecté. Mais, dans les tuyaux, il est annoncé actuellement le tiers et après des mois de travail, aucun professeurs d’Eps n’a rien vu pour le moment alors que les encadreurs sportifs sont régulièrement satisfaits.
Conséquence, bon nombre de ces enseignants d’Eps murmurent de se désengager à partir de l’année prochaine au cas où le ministère des sports ne tiendrait pas sa promesse initiale sur le traitement en leur faveur. Ce qui pourrait paralyser cette initiative noble du gouvernement de Patrice Talon. Car, « un recrutement exclusif d’encadreurs pèsera plus lourd sur le trésor public et les enfants sont tout d’abord à la charge des enseignants que des encadreurs », indique un syndicat des enseignants d’Eps.
Le dernier point de désaccord est relatif à des décisions de certains directeurs départementaux concernant les enseignants d’Eps. « Tout professeur d’Eps qui répond à une invitation du ministère des enseignements secondaires pour des formations ou autre activité est considéré par le ministère des sports comme un absent sans motif à son poste », explique un enseignant d’Eps qui indique que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le refus d’un directeur départemental d’accorder la liberté aux professeurs d’Eps retenus pour les travaux des examens de fin d’année par le ministère de l’enseignement. « Il ne voulait rien entendre. Il a menacé, de façon verbale certes, de considérer les absences comme des abandons mais nous avons choisi de répondre à la convocation du ministère de l’enseignement d’abord qui nous paie régulièrement à travers l’État et qui constitue notre premier gagne-pain », se résigne cet enseignant.
Kassim MAMA