À la suite de la dénonciation spectaculaire de l’ancien ministre de l’Eau, de l’Énergie et des Mines, K. Paulin Akponnan à Parakou le 21 juin dernier, le Haut-Commissaire à la Prévention de la Corruption n’a pas tardé à réagir. Au cours d’une sortie médiatique, Jacques Migan annonce la mise en place d’une commission de vérification des propos de l’ex ministre qui se rapportent au siphonnage des dizaines de milliards du budget national.
Ainsi, les excuses publiques de l’ancien ministre éphémère de l’eau sont loin d’arrêter la saignée. Pour le Haut-Commissaire, il urge d’aller vérifier les propos de l’ancienne autorité ministérielle afin de tirer les conclusions idoines en vue d’un éventuel renforcement du mécanisme de prévention de la corruption au sein du ministère de l’eau, de l’énergie et des mines. Une commission d’experts pluridisciplinaires est mise en place à cet effet et a quatre semaines pour livrer les concluions de ses investigations.
Or, juste après ces propos, les députés du parti de l’opposition Les Démocrates avaient déjà enclenché plusieurs actions plus fortes visant à mettre la lumière sur les réels fondements des propos incriminés qui ont même valu à Akponnan son éjection du gouvernement. Ces députés ont ainsi adressé des questions orales au gouvernement et demandent expressément qu’une enquête parlementaire soit diligentée aux fins de voir clair dans ce qui se serait passé sous le prédécesseur de Paulin Akponnan.
Mais, l’initiative de Jacques Migan suscite assez d’interrogations dans les esprits. Comment sont désignés les experts chargés de conduire cette opération ? Qui supporte la facture de l’opération ? Ne serait-il pas plus judicieux et cohérent pour le Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption d’encourager et exiger même l’accélération de la mise en place de la commission d’enquête parlementaire demandée par l’opposition ? Il pourrait donc se servir de la conclusion de l’enquête parlementaire pour mieux accomplir sa mission.
Alors, tout porte à croire que l’initiative du Haut-commissariat viserait à faire écran à l’enquête parlementaire histoire de couper l’herbe sous les pieds de l’opposition qui croit avoir trouver une arme contre le pouvoir de la rupture.
Edouard ADODE