Dans le cadre de la célébration de ses 30 ans d’existence, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) du Bénin a ouvert un colloque international le jeudi 10 juillet dernier. Cet événement, marqué par la présence de la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata, du président de la Haac, Edouard Loko, du président de la Haute Autorité de la Côte d’Ivoire (Haca) et d’autres participants, s’est déroulé sur deux jours, pour se clôturer le vendredi 11 juillet dernier à l’hôtel Azalaï de Cotonou.
Cette rencontre a constitué un excellent moment d’échanges autour des enjeux liés aux médias à l’ère du numérique. Le thème retenu était, « 30 ans de régulation des médias : la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication et les mutations du numérique ». Plusieurs sous-thèmes ont été abordés, traitant notamment du rôle et des responsabilités du régulateur des médias dans un contexte numérique ; cadre juridique de régulation à l’ère de l’Intelligence Artificielle (Ia) et expériences pays, ainsi que les débats qui en découlent. Les discussions ont également porté sur l’impact du numérique sur la transparence des processus électoraux notamment l’Ia et la communication électorale, nouvelle frontière de la confiance démocratique, la lutte contre la désinformation à l’ère de l’intelligence artificielle, avec la contribution des acteurs de la société civile et des médias, ainsi que sur le monitoring des médias à cette même époque.
À l’issue de ces journées riches en réflexions et en échanges, les participants ont formulé six recommandations visant la régulation médiatique des élections à l’ère du numérique et de l’Ia. Parmi celles-ci figurent le renforcement et l’harmonisation des réglementations en vigueur concernant le numérique et l’Ia au sein du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (Riarc), la promotion d’une convergence réglementaire au niveau continental via l’Union Africaine pour standardiser les approches face aux contenus transnationaux, ainsi que la création, dans chaque instance membre, d’unités dédiées à la surveillance des contenus numériques lors des périodes électorales, afin de détecter et de contrer la désinformation et les contenus trompeurs générés par l’Ia. Il est également prévu de renforcer la formation des journalistes sur l’utilisation responsable de l’Ia, de collaborer avec les plateformes garantissant la transparence des algorithmes, et de moderniser les contenus médiatiques. Enfin, il est essentiel d’établir des mécanismes de suivi des publicités politiques en ligne et des contenus sponsorisés, afin de prévenir toute manipulation par des acteurs étrangers.
Ainsi s’achève ce colloque international, riche en résolutions concrètes pour une régulation efficace des médias en Afrique, un enjeu important dans les périodes électorales à l’ère du numérique et de l’Ia.
Edwige MONNOU