Le 10 juillet dernier, les autorités ivoiriennes ont écourté le séjour du web-activiste béninois Hugues Comlan Sossoukpè. Le propriétaire du journal en ligne Olofofo avait été invité par le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation pour couvrir un salon régional sur l’innovation digitale. Installé dans une chambre de l’hôtel Palm Beach, propriété du Fonds de Prévoyance Militaire (Fpm) de la Côte d’Ivoire, il ne va plus poursuivre ses activités. Il a été arrêté et conduit sans délai par des éléments de la police ivoirienne à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, d’où il a été extradé vers le Bénin à bord d’un avion privé à destination de Cotonou. À son arrivée, Hugues a été immédiatement jeté à la prison de Ouidah.
Face à cette arrestation théâtrale, l’Organisation Non Gouvernementale, Reporters Sans Frontières (Rsf) n’a pas caché son indignation. L’organisation a condamné cette arrestation et a exigé la libération immédiate de Hugues Comlan Sossoukpè. Selon Rsf, l’arrestation du web-activiste est contraire à la loi. En tant que réfugié politique, l’intéressé aurait dû bénéficier d’une protection de la part des autorités ivoiriennes.« Son statut de réfugié politique, accordé par le Togo où il vit en exil depuis sept ans, est pourtant inscrit noir sur blanc dans son passeport. Ce statut aurait dû empêcher qu’il soit transféré », a précisé Rsf. Il va jusqu’à accuser les autorités ivoiriennes de collusion avec celles du Bénin pour piéger Hugues. À cet effet, Reporters sans frontières, « condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation et la remise de Hugues Comlan Sossoukpè par les autorités ivoiriennes aux autorités béninoises, en violation manifeste de son statut de réfugié ».
Pour préserver les relations bilatérales entre États, Rsf « appelle à la libération immédiate du journaliste et se réserve le droit d’engager toute action nécessaire pour que la coopération bilatérale entre les deux pays ne soit pas détournée à des fins de répression transfrontalière contre les professionnels de l’information ».
Emile SINGBO