En dehors des réalisations de son régime qui épatent plus d’un dans plusieurs domaines, Patrice Talon laissera dans l’esprit de ses compatriotes sa philosophie du pardon. Ce mot devient l’un des plus utilisés par le chantre de la rupture à des fréquences variées. Ainsi, chaque fois que le chef de l’Etat évoque le pardon, les béninois sont aussitôt renvoyés vers la conception première du chantre de la rupture. Cette première conception que Patrice Talon fait du pardon est qu’il peut être une erreur ou une faute.
D’ailleurs, l’homme n’a pas varié sur cette conception qu’il a du pardon. C’est ce qui justifie sa réponse au jeune Tibo Ogou qui implorait le pardon du chef de l’Etat dans la situation des hommes et femmes politiques en prison au Bénin. Malgré le fait que le locataire de la Marina reconnaît cette fois-ci que le pardon fait du bien autant à celui qui est pardonné qu’à celui qui pardonne ; il reste inaccessible à la demande de ce jeune qui a eu à aussi expérimenter la prison pour des infractions commises dans le cadre des élections de 2021.
Mais quelques jours après avoir ainsi réaffirmé que le pardon peut être une erreur, c’est son tour d’en demander au peuple béninois. Après le défilé du 1er août dernier, spontanément, Patrice Talon demande aux béninois de lui pardonner ses « insuffisances ». Alors, ne serait-il pas une erreur de la part des béninois de pardonner sans savoir ce que 2026 leur réserve ?
Edouard ADODE