Au lendemain de la désignation de Romuald Wadagni comme candidat de la mouvance présidentielle pour la succession du président Patrice Talon, la neutralité de la Direction Générale des Impôts (Dgi) dans le cadre des prochaines élections avait du mal à passer au niveau du parti de l’opposition Les Démocrates.
Car, avec la loi n° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin, cette direction qui est sous la tutelle du ministre de l’économie et des finances est la seule habilitée à délivrer le quitus fiscal aux candidats des différentes élections.
Ainsi, le parti Les Démocrates (Ld) est très tôt sorti du bois pour réclamer le départ du candidat Wadagni de son poste de ministre de l’économie et des finances afin que l’Etat garantisse l’égalité entre les candidats aux prochaines élections générale. Face donc aux inquiétudes de l’opposition, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a effectué une sortie pour rassurer les béninois en clamant haut et fort l’impartialité de l’administration fiscale dans le traitement des dossiers qui lui seront transmis. Mais, dans la foulé, la Dgi met en place sa plate-forme de la demande en ligne du quitus fiscal où le citoyen doit renseigner le type d’élection à laquelle il désire participer.
Il n’en fallait pas plus pour que Les Démocrates reprennent le chemin de la contestation et réaffirmer leurs soupçons selon lesquels le quitus fiscal est une arme électorale pour la mouvance. Au regard de l’expérience des législatives de 2023 où des candidats ont été recalés faute du sésame que délivre le fisc, les responsables des Ld ne veulent plus se faire avoir une deuxième fois. Ils sont donc remontés au créneau pour attirer l’attention du peuple béninois et de la communauté internationale afin d’exiger une libération de la plate-forme indépendamment des élections qui sont en vue.
Quelques heures après la sortie du Secrétaire National à la Communication de Ld, le Directeur Général des Impôts (Dgi), Nicolas Yènoussi a reçu une délégation de ce parti de l’opposition pour exposer l’intention réelle qui sous-tendait la demande du type d’élection sur le formulaire de demande de quitus fiscal. Mais, ce souci du Dgi qui n’est rien d’autre que celui de faire preuve de célébrité dans le traitement des demandes selon les échéances puisqu’elles n’auront pas toutes lieu au même moment, n’a pas rassuré Eric Houndété et sa suite. Par conséquent, Yènoussi a purement et simplement procédé au reparamètrage de la plateforme, suivi d’un communiqué pour faire taire tout soupçon. Un jeu franc qui rassure tous. Le seul défi qui reste est celui du traitement rapide des dossiers pour éviter de longues attentes aux uns et autres.
Kassim MAMA












