Une nouvelle ère s’annonce sur le vodoun au Bénin. Au cours d’un atelier sur la labellisation du vodoun, le comité du Professeur Mahougnon Kakpo pose le réel diagnostic des cultes endogènes au Bénin. Loin de l’esprit de victimisation qui a toujours caractérisé les discours des défenseurs de ces cultes qui prennent les autres religions comme la source de leurs problèmes, c’est à un exercice d’autocritique que les membres du comité des rites vodoun s’est livré.
Sans langue de bois, Mahougnon Kakpo a réussi à faire ressortir les vraies entraves qui rendent le vodoun salissant et repoussant. De la question de l’hygiène dans certaines pratiques à celle de la publicité sur les réseaux sociaux autour des gris-gris en passant par le recours de certains cultes vodoun à des symboles et termes des autres religions, tous les aspects avilissants des cultes endogènes sont scrutés. Mahougnon Kakpo a fait ressortir combien la manière de présenter le vodoun joue contre des béninois à l’extérieur.
Ces sachants ont ainsi compris que les discours de victimisation où les plaintes ne suffisent pas pour refaire l’image du vodoun. Le vrai réveil des cultes endogènes passe par cette prise de conscience des dignitaires qui ont souvent de la peine à initier leurs propres progénitures à ces cultes qu’ils défendent si bien en public. Les plus courageux le font malgré eux pour éviter les critiques négatives de leurs adeptes.
Cet atelier de Grand-Popo est une bonne douche que Mahougnon Kakpo donne au vodoun afin de le débarrasser des saletés qu’il traine sous prétexte de la tradition dans un monde en perpétuelle mutation. Cette douche aurait été comme un dénigrement du vodoun si elle venait des autres.
Edouard ADODE