Home / Toutes les informations / ÉDITORIAL : Le jeu brutal ?

ÉDITORIAL : Le jeu brutal ?

Partager l'article :

La fièvre électorale s’empare progressivement du Bénin en vue des joutes de 2026. Ainsi, les partis politiques multiplient des actions sur le terrain. Sous l’effet de cette fièvre, tous les acteurs politiques cherchent toutes sortes d’occasion pour être proches des populations. Mais c’est dans cette atmosphère que les maires se montrant de plus en plus respectueux des textes régissant les manifestations publiques au Bénin en interdisent certaines à l’opposition.
Ce qui est perçu par le parti principal de l’opposition comme un acharnement. A maintes reprises, des activités du parti Les Démocrates ont été interdites dans plusieurs communes du pays avec des descentes musclées de la police républicaine sur les lieux. Alors, dépassés par la situation, les responsables de cette formation politique de l’opposition ont dû saisir la justice contre certains maires et Chefs d’arrondissement.

Mais comme par coïncidence, c’est après que le parti de Boni Yayi ait décidé de porter la situation devant la justice que le maire de la commune d’Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou, sort une décision d’interdiction d’une manifestation publique de son propre parti Union Progressiste le Renouveau (Upr). C’est à croire que l’autorité municipale tente de se montrer impartiale afin de démonter le motif d’acharnement évoqué par l’opposition. A moins que d’autres décisions d’interdiction de manifestation soient prises auparavant contre des partis de la mouvance sans être publiées, celle qui vient d’être prise par Angelo Ahouandjinou semble revêtir un caractère plus politique qu’administratif visant à sauver l’image du pouvoir de la rupture.

A cette allure, les campagnes électorales s’annoncent comme des jeux brutaux entre les maires et les partis politiques et surtout ceux de l’opposition qui ne pourront plus estimer qu’il s’agit d’un acharnement puisque les raisons pour interdire une manifestation, les maires peuvent en avoir facilement, s’ils en veulent. Et il suffirait qu’ils en interdisent dix aux uns; et un aux autres pour se sauver la face.

Edouard ADODE


Partager l'article :

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *