Après plus de neuf ans de gestion rigoureuse du pouvoir d’État, Patrice Talon amorce la descente selon les exigences démocratiques. Contrairement à certaines voix qui l’incitent à forcer les choses et à y rester, le chantre de la rupture s’impatiente à transmettre le témoin à un successeur démocratiquement désigné. Ainsi, dans un esprit d’humilité, il implore le pardon de son peuple. Au même moment, du côté de l’opposition des voix appellent à la préservation des acquis de la rupture et à accompagner Patrice Talon à finir en beauté son dernier mandat.
« J’ai travaillé avec bonne foi. Même si j’ai pu me tromper souvent, n’étant pas Dieu, je demande aux Béninois de me pardonner mes insuffisances, et de croire au destin commun. Je veux leur dire que le meilleur est à venir, que demain sera encore meilleur à aujourd’hui… ». Ce sont quelques mots forts laissés par le Chef de l’Etat Patrice Talon lors de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin. Quelques jours plus tôt, face à la jeunesse béninoise, le chantre de la rupture tout en rassurant de son départ du pouvoir en 2026, a apaisé les esprits par rapport aux élections de 2026.
Dans le même esprit, à Porto-Novo le lundi 4 août dernier, l’ancien président Boni Yayi, premier responsable du parti de l’opposition Les Démocrates a solennellement invité le peuple à accompagner les actions du gouvernement de Patrice Talon jusqu’à la fin de son second mandat. « Talon est un jeune frère. Il ne peut en être autrement puisqu’il s’agit des questions relatives au développement du Bénin, une nation commune pour laquelle chacun se bat au quotidien », a-t-il laissé entendre pour faire comprendre qu’il n’existe aucune animosité entre eux. C’est le même sentiment qui semble justifier les récentes déclarations du Secrétaire National à la Communication du parti Les Démocrates, Guy Mitokpè qui promet qu’il s’opposerait au prochain président du Béni au cas où ce dernier chercherait à détruire des grandes réalisations de Patrice Talon.
Ainsi, le génie béninois qui a toujours surpris le monde depuis 1990, s’éveille encore. C’est grâce à ce génie qu’en 1990, le révolutionnaire feu Mathieu Kérékou a lâché prise en acceptant contre toute attente les conclusions de la conférence des forces vives de la Nation qui le poussaient à une démission indirecte. C’est grâce à ce génie que Nicéphore Soglo a accepté sa défaite à la présidentielle de 1996. C’est le génie béninois qui a surpris le monde entier quand l’ancien premier ministre Lionel Zinzou a reconnu qu’il a perdu la présidentielle de 2016 tout en félicitant son challenger, Patrice Talon.
Alors, au regard des déclarations de Patrice Talon, de Boni Yayi et de Guy Mitokpè, il est évident que les élections de 2026 seront des moments festifs pour le peuple béninois au-delà de toutes les craintes. Grâce au génie béninois des actes politiques plus forts attendus des uns et des autres de la part du chef de l’Etat Patrice Talon pourraient venir de manière surprenante pour la consolidation du vivre ensemble.
Edouard ADODE