Le branle-bas pour les élections générales de 2026 aborde son point culminant depuis l’annonce du candidat de la mouvance présidentielle. Des accords de gouvernance et de législation sont déjà presque totalement scellés. Mais du côté du parti Les Démocrates (Ld), la marche vers les joutes de 2026, est plutôt solitaire malgré les nouvelles exigences du code électoral. Ce qui semble traduire une assurance et une certitude de la victoire de ce parti de l’opposition quand bien même le risque d’une marche suicidaire n’est pas exclu dans cette aventure solitaire.
Dans le cadre des élections générales de 2026, la vanne des accords entre partis politiques est presque fermée. L’essentiel des accords a été signé entre les deux grands partis de la mouvance présidentielle, l’Union Progressiste le Renouveau (Upr) et le Bloc Républicain (Br). A ces accords naturels, s’ajoute celui intervenu entre ces deux formations politiques et le parti de l’opposition Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) de Paul Hounkpè.
Du côté du parti Les Démocrates de l’ancien Président Boni Yayi, personne n’en parle et personne n’y songe d’ailleurs. Et pourtant, ce parti prépare activement les prochaines élections sans oublier les 20% des suffrages dans chacune des 24 circonscriptions électorales exigés pour concourir au partage des sièges de l’Assemblée nationale. Malgré la crainte qui pousse les autres à faire recours à des accords même de contre nature, le parti Les Démocrates affiche une sérénité déconcertante. D’aucuns auraient même pensé que du Cadre de Concertation de l’Opposition, émergeraient des accords autour des Ld, mais c’est plutôt à l’effondrement du cadre qu’on assiste au contraire.
Bien que cette posture des Ld puisse ressembler à une marche suicidaire, elle dégage une certaine assurance et une confiance inouïe. Certes, il est souvent craint qu’avec cette posture, le parti Ld s’exclut de la configuration de la 10e législature de l’Assemblée nationale. Mais, elle pourrait également se révéler comme un acte héroïque au soir du 11 janvier 2026. Puisqu’au cas où ce parti à lui-seul arriverait à rafler plus de 80% des suffrages dans une seule circonscription électorale, il ferait sauter le verrou des 20% qui sème la panique dans l’arène politique.
Ainsi, la Cour Constitutionnelle serait contrainte de ne tenir compte que des 10% exigés par la constitution au plan national. Ce qui serait une grande victoire pour Boni Yayi et ses compagnons même s’ils n’arrivaient pas avoir la majorité à l’Assemblée nationale. Cette victoire solitaire du parti dresserait à coup sûr un large tapis à son duo de candidats à la présidentielle d’avril 2026.
Il est donc clair que le parti Les Démocrates mise le tout pour le tout en comptant certainement sur son ancrage dans quelques circonscriptions électorales.
Edouard ADODE