Sans tourner dos à son parti politique Les Démocrates dont il est d’ailleurs l’un des vice-présidents, le député Léon Basile Ahossi met en place un mouvement politique dénommé Les Ambassadeurs de Wadagni. Ce mouvement est porté sur les fonts baptismaux le samedi 29 novembre dernier à Athiémé. Ce qui n’est que la matérialisation du soutien du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale annoncé à travers une lettre dans les premières heures après l’officialisation de la candidature du ministre d’État Romuald Wadagni. Ainsi, le député se trouve assis sur deux chaises à la fois tout en s’efforçant de dissocier le candidat Wadagni de Patrice Talon dont le mode de gouvernance est rejeté par Les Démocrates.
L’univers des mouvements qui soutiennent la candidature de Romuald Wadagni à l’élection présidentielle de 2026 ne cesse de s’élargir depuis l’officialisation de duo candidats de la mouvance. Le samedi 29 novembre dernier, un autre mouvement a vu le jour avec une grosse particularité. Il s’agit du mouvement dénommé « Les Ambassadeurs de Romuald Wadagni ». Contrairement aux autres mouvements qui sont souvent portés par des jeunes très peu connus sur la scène politique ou par des caciques de la rupture, celui d’Athiémé porte la marque d’une figure importante de l’opposition, en la personne de Léon Basile Ahossi du parti Les Démocrates. s’il avait justifié sa lettre de soutien par un devoir moral au regard de ce qui le relie au feu père du candidat de la mouvance, il va désormais plus loin en essayant de dissocier Romuald Wadagni de Patrice Talon. Dans son allocution, le Vice-président du parti de Boni Yayi a clairement fait savoir que » Wadagni n’est pas Talon. Wadagni n’a jamais été Président de la République ». Tout en affirmant son désaccord avec le régime en place, le député Léon Comlan Ahossi semble rassurer qu’il pourra peser lourd aux côtés de Romuald Wadagni pour une véritable rupture « par les conseils avisés, sur les nouvelles orientations de la politique nationale »
Ahossi dans une erreur d’appréciation ?
Mais dans la réalité, cette démarcation entre Wadagni et Talon que tente de faire le député Léon Ahossi semble relever beaucoup plus de la forme que du fond. Certes, du point de vue personnalité, Wadagni n’est pas Talon. Cependant, en matière de gouvernance, la ligne est presqu’invisible à l’œil nu.
C’est à croire que le natif d’Athiémé se trompe dans ses appréciations. Il semble perdre déjà de vue qu’à l’annonce de la candidature de Romuald Wadagni, il a été présenté comme le meilleur élève de la rupture par des voix les plus autorisées du régime. D’aucuns sont même allés plus loin en précisant que Romuald Wadagni est celui qui maîtrise le mieux la vision de gouvernance de Patrice Talon pour la perpétuer. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Wadagni est présenté comme le candidat de la continuité de la dynamique en cours. Laquelle dynamique est désapprouvée par Léon Ahossi qui pense qu’elle « n’aura pas comblé nos attentes ». Ainsi, au moment où les thuriféraires du pouvoir comptent sur Romuald Wadagni pour la poursuite de la gouvernance Talon, Léon Ahossi rêve d’avoir avec la même personne « une rupture, une vraie, celle qui n’écrase pas, celle qui n’étouffe pas. Une rupture qui sauve le pays de la corruption, de la brutalité, de l’exclusion systématique préméditée et minutieusement organisée »
Ahossi pousse Wadagni à trahir l’espérance que ses compagnons de lutte ont placée en sa personne en le désignant comme le candidat de la mouvance ? Ce qui serait aussi une trahison à l’égard de son mentor Patrice Talon.
D’ailleurs, ses conclusions entre Ahossi et Wadagni n’ont rien de moins que les promesses électorales ou les accords de gouvernance, qu’on peut ne pas respecter une fois les élections passées. Toutefois, il n’est pas exclu qu’une fois élu Romuald Wadagni se départisse totalement du mode gouvernance de Patrice Talon avec des marques propres à lui.
Edouard ADODE












