Le Bénin a failli basculer dans un passé lointain au cours de la journée du dimanche 7 décembre dernier. Un groupuscule de soldats incriminant le mode de gouvernance du président Patrice Talon a tenté de renverser l’ordre constitutionnel au Bénin. Mais très vite l’armée a riposté de manière patriotique pour étouffer cette velléité qui aurait changé le sort de toute une nation. Dans la foulée la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sort un communiqué qui laisse planer un doute tandis que le gouvernement du Bénin rassure. Cet acte condamné par tous vient allonger la liste des tentatives de coup d’État contre Patrice Talon. Ce qui appelle à une profonde réflexion sur le système en place et le virage que le Bénin aborde en 2026.
Le dimanche 7 décembre dernier, le Bénin était à un doigt d’un chaos suite à une tentative de renversement de l’ordre constitutionnelle par un groupe de militaire aux ordres du lieutenant-Colonel Pascal Tigri. Selon certaines sources, l’opération aurait commencé la nuit du samedi 6 décembre jusqu’à l’après-midi du dimanche. Le peuple a été alerté par une déclaration des mutins à la télévision nationale. Dans cette déclaration, les mutins qui se prononçaient au nom d’un présumé Comité Militaire de la Refondation (Cmr) tentaient de mettre fin au pouvoir du Président Patrice Talon et de toutes les institutions républicaines. Mais quelques heures seulement après la diffusion de cette déclaration, les événements ont pris une autre tournure en faveur de l’armée républicaine qui a réussi à débouter les putschistes et mettant ainsi fin à la panique dans le pays. Dans son communiqué, la Cedeao insiste sur l’envoie d’une force d’attente pour renforcer l’armée béninoise au moment où les autorités béninoises rassurent de ce que la situation est déjà sous contrôle. C’est à croire que l’organisation sous-régionale n’est pas encore convaincue de ce que le danger est déjà totalement écarté.
Cette situation déplorable pour son caractère barbare et qui devient répétitive sous le régime de la rupture après celle de 2021 ayant conduit à l’arrestation de l’ancienne ministre de la justice Reckya Madougou et consort, et puis celle de septembre 2024 impliquant des proches du Chef de l’Etat, principalement son ancien ami Olivier Boko et l’ancien ministre des sports Oswald Homéky; suscite de l’indignation. Elle était sur le point de replonger le Bénin dans un passé lointain auquel il a tourné dos depuis 1972. Mais, au-delà de l’indignation, cette situation nécessite de profondes réflexions sur la marche du Bénin vers l’avenir. Puisqu’au-delà d’une simple pagaille d’hommes en uniforme et peut-être manipulés pour des intérêts inavoués, ce putsch manqué pourrait être la conséquence de la persistance d’un malaise social surtout au regard des motifs avancés par les mutins pour tenter de justifier leur acte ignoble.
Certes, aucune raison ne peut pousser à la remise en cause de l’ordre constitutionnel dans un pays démocratique. Toutefois, cette situation pourrait être une occasion pour davantage renforcer le vivre ensemble au Bénin et surtout dissiper les incompréhensions qui semblent fonder certaines frustrations justifiées ou non.
Edouard ADODE












