Le Bénin a été le théâtre de l’exécution d’un plan de déstabilisation du pays la nuit du samedi 6 au petit matin du dimanche 7 décembre dernier. Ce plan mené par le lieutenant-colonel Pascal Tigri a connu un cuisant échec grâce à la riposte des forces loyalistes de l’armée béninoise très rapidement appuyées par des troupes nigérianes et ivoiriennes dans le cadre de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ce qui est le fruit du leadership du président Patrice Talon au sein de la communauté. En ce moment, le Togo qui est l’un des voisins plus proches du Bénin s’illustre par un silence intrigant.
Face à l’atrocité des combats livrés par l’armée béninoise contre les militaires putschistes du dimanche 7 décembre dernier, les autorités béninoises se sont vues obligées de faire urgemment appel à l’intervention extérieure pour se débarrasser de la menace. Cet appel n’a pas été sans écho favorable. Très vite, le Nigéria a dépêché un impressionnant contingent et une artillerie importante pour parachever l’œuvre entamée par les forces loyalistes béninoises. Par la suite, d’autres pays de la sous-région à l’instar de la Côte d’Ivoire, la Sierre Léone et mêmes des soldats français ont répondu à l’appel.
Il n’est sans nul doute que cette prompte intervention du Nigéria et autres pays au nom de la Cedeao est le fruit du leadership du Chef de l’Etat Patrice Talon au sein de la communauté. Cette réactivité est plus que surprenante quand on sait qu’il y a quelques jours seulement en arrière, la Guinée Bissau a été en proie au même phénomène qui a emporté Embalo Sissoko sans bénéficier de cette intervention salutaire de la force d’attente de la Cedeao. Avant la Guinée Bissau, dans la sous-région, le Mali, le Burkina-Faso et le Niger ont connu le même drame sous le regard impuissant de la Cedeao qui s’est limitée à l’époque à des déclarations de bonnes intentions.
Mais au moment où le Bénin dans cette situation difficile profite de son voisin de l’est, celui de l’ouest est resté indifférent. Bien qu’étant aussi membre de la Cedeao , le Togo marque une indifférence notoire face à la situation. Des jours après ce coup d’Etat manqué, les autorités togolaises n’ont même pas encore jugé utile d’adresser tout au moins un message de soutien à leurs homologues béninoises au nom de la courtoisie diplomatique. C’est à croire que la réussite de ce coup ferait réjouir les autorités togolaises notamment le président du Conseil des ministres Faure Gnassingbé. Cette attitude du voisin de l’ouest vient une fois encore confirmer la dégradation des relations entre le Togo et le Bénin et certainement à cause de l’arrestation de l’ancienne ministre de la justice béninoise, Reckya Madougou qui fut aussi conseillère spéciale du président Faure Gnassingbé.
Edouard ADODE












