Au crépuscule du jeudi 14 mai 2025, un coup de tonnerre déchire le ciel politique béninois. Comme une traînée de poudre, la toile et les médias sont envahis de l’annonce de l’arrestation de l’économiste et politologue Boni Richard Ouorou, celui qui venait à peine de transformer l’un de ses mouvements en parti politique. Il a été interpellé au siège de son parti en compagnie de certains de ses militants et sympathisants. Le ministre de l’intérieur Alassane Séïdou justifie ce coup de tonnerre par une affaire de présumée corruption dans le processus d’obtention du récépissé provisoire du parti Le Libéral. Selon des déclarations du ministre, confirmées par le Procureur Spécial de Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet), Boni Richard Ouorou aurait mis une forte somme d’argent dans le circuit pour accélérer le traitement des dossiers de son parti.
Ainsi, le premier responsable de ce jeune parti politique est privé de sa liberté. Celui-là qui depuis un certain temps ne cesse de captiver les attentions par ses déclarations et ses actions sociales sur le terrain, est au frais. L’homme qui, tout récemment, a été identifié par le magazine Forbes Afrique se retrouve ainsi dans un sale temps risquant au moins cinq années de réclusion criminelle et maintenant en suspens ses ambitions politiques.
Alors, depuis sa cellule, Boni Richard Ouorou pourrait déduire qu’il est impossible de fuir le chemin du destin puisque comme étant averti dans un rêve prémonitoire, le chantre du libéralisme au Bénin a longtemps craint ces moments qu’il traverse depuis quelques jours et qui pourraient perdurer. Longtemps, sans même être visé par un mandat d’arrêt, il s’est personnellement refusé de mettre pied au Bénin histoire d’éviter d’avoir maille à partir avec la justice béninoise sous le régime de la rupture. Mais le voilà aux mains de cette justice malgré le fait qu’il ait considérablement dilué son discours au point de devenir très admiratif du pouvoir contre lequel il avait au début la dent dure.
Face à son destin, nul ne peut tourner dos, peut-on conclure en attendant la fin de cette épisode douloureuse.
Edouard ADODE