Après le Ghana et le Togo, le Bénin interdit à son tour la vente et la consommation de la tomate en boîte de marque Tasty Tom, pour des raisons sanitaires. C’est à travers un communiqué rendu public le lundi 11 août dernier, que la ministre du commerce et de l’industrie du Bénin, Alimatou Shadiya Assouman alerte les consommateurs béninois sur le danger que constitue ce concentré de tomate. Dans ledit communiqué signé par le secrétaire général du ministère, il est indiqué que cette décision fait suite à une enquête de la Food and Drugs Authority (Fda) du Ghana révélant de graves manquements dans la production de ce concentré de tomate par l’usine Nutrifoods Ghana Limited. Des boîtes qui fuient, sachets gonflés indiquant une possible prolifération bactérienne, moisissures visibles à l’intérieur de certains emballages sont autant de défauts relevés, rapportés par le site Actu Lomé.
Cette réaction des autorités béninoises témoigne de leur veille et de leur engagement pour le bien-être des béninois puisque n’eut été ce communiqué le peuple serait exposé aux risques d’intoxication liés à la consommation de ce produit qui entre dans l’alimentation du grand nombre. Ainsi, avec cette alerte, chaque béninois peut savoir faire le choix pour préserver sa santé.
Mais, au regard de certaines réalités propres au Bénin, ce cri venant du ministère du commerce et de l’industrie risque d’être un coup d’épée dans l’eau malgré l’annonce des descentes sur le terrain. Il n’est un secret pour personne que très peu sont les consommateurs finals qui achètent ces tomates dans leurs emballages d’origine. Dans les marchés ou dans les boutiques de quartier, de nombreuses vendeuses reconditionnent la tomate dans de simples sachets plastiques pour répondre aux exigences du marché. Dans cette condition, il est impossible pour le consommateur de savoir si elle provient de la marque interdite. Il en est de même pour les restaurants dont les mets sont préparés loin des regards des clients. Ainsi, évitant les pertes liées au retrait de cette marque de tomate en boîte sur le marché, les commerçants et revendeuses sont déjà à pied d’œuvre pour faire avaler à tous ce produit qui devient un problème de santé publique.
Alors, au-delà des contrôles annoncés qui risquent de ne rien donner, il est urgent de trouver un mécanisme d’incitation des commerçants au retrait du produit des rayons. Ce mécanisme passe inéluctablement par le dédommagement de ces derniers afin d’amoindrir le choc financier que pourrait engendrer le retrait de cette tomate en boîte.
Edwige MONNOU