Le politologue Boni Richard Ouorou désapprouve la manœuvre
Face aux appels incessants de l’opposition béninoise à des assises nationales, le politologue Boni Richard Ouorou se montre agacé et réagit. Dans deux de ses récentes tribunes, le Président du mouvement Libéral désapprouve cette manœuvre de certains leaders de l’opposition et notamment des anciens présidents du Bénin. Il profite pour avertir la jeunesse béninoise sur des pièges que cachent ces cris. Voici l’intégralité de cette réflexion du politologue.
La Rédaction
« Je lis que le Benin a besoin d’une table ronde et de réconciliation et j’en rage !
Pendant ce temps, vous constaterez avec moi que nos élèves sont ignorant.e.s même des éléments fondamentaux concernant leur propre pays, comme la superficie du Bénin ou le nom de sa capitale économique. Lorsque leur est posée la question sur leur futur métier, leur réponse se limite à des ambitions vagues, telles que devenir ministre. Pendant ce temps, nos politiciens, dépourvus de vision, prônent une réconciliation nationale dont le Bénin serait, selon eux, en besoin pressant.
À quel point en sommes-nous réduits à ça ? Lorsqu’un.e politicien.ne est écarté.e de la scène politique et ne parvient pas à accepter cette situation, elle (il) se tourne vers l’opposition et clame un besoin de réconciliation. Réconciliation avec qui, exactement ?
Cette démarche peut-elle réellement résoudre des problèmes cruciaux tels que l’inflation, le chômage, l’éducation et la santé ? Il est déplorable de constater que ces individus n’ont rien appris d’autre que l’art de se maintenir au pouvoir et de naviguer le monde politique.
Lettre à la jeunesse béninoise
Cher.e.s jeunes, Béninoises et Béninois.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous avec une profonde indignation face à la supercherie orchestrée par une classe politique qui, par son opportunisme, trahit notre avenir.
Les anciens politiciens, ceux qui ont jadis occupé des postes de pouvoir et ont profité de notre confiance, s’assemblent aujourd’hui non pas pour le bien du pays, mais pour leurs propres intérêts égoïstes. Ils se rassemblent une fois de plus pour hypocritement penser à leurs enfants. Des fils et filles à papa qui ne savent pas aller au charbon mais veulent avoir des postes politiques prestigieux, des voitures, chauffeurs et dormir dans de grosses villas climatisés tout ça au frais de la princesse.
Pour ça, ils osent revendiquer un colloque pour la réconciliation nationale, alors que notre nation ne souffre d’aucun problème de réconciliation. Leur objectif est clair : revenir sur le devant de la scène, retrouver les privilèges qu’ils ont perdus et assurer un avenir doré à leurs enfants, tout en méprisant les véritables préoccupations de notre génération.
Rappelez-vous des paroles d’Adrien Houngbédji lorsqu’il traitait devant Patrice Talon, tel un vulgaire courtisan devant un roi, le prédécesseur de ce dernier l’ancien Yayi Boni, de « personne désordonnée sans vision ». Aujourd’hui, cet homme, poussé par ses propres intérêts, s’allie avec celui qu’il a jadis vilipendé, cherchant à faire pression sur le président Patrice Talon pour modifier les lois électorales qu’il a lui-même contribué à instaurer. Cela montre à quel point leurs promesses de changement ne sont que des mots vides, destinés à manipuler une jeunesse en quête de dignité mais parfois naïve dans son élan.
Alors que vous luttez quotidiennement contre l’inflation, le chômage et la précarité, ces politiciens ne se soucient guère de vos réalités. Ils comptent sur vous pour descendre dans la rue, pour faire le sale travail qui leur permettra de retrouver des privilèges, tout en vous abandonnant à votre sort. Ils n’ont jamais levé la voix contre l’insécurité qui gangrène le nord notre pays, ni pour défendre ceux d’entre vous qui, entre 2019 et 2021, en cherchant à défendre des idéaux, se sont retrouvés emprisonnés et condamnés à une vie de désespoir.
Alors que des journalistes ont perdu leurs emplois en faisant leur politique et qu’ils n’ont pas été capables d’être ferme sur ces décisions de la HAAC dont plusieurs sont arbitraires.
Il est temps de dire stop. Non seulement à ces manœuvres manipulatrices, mais aussi à cette classe politique criminelle qui n’a aucune conscience patriotique. Nous ne pouvons plus permettre que nos rêves et notre avenir soient sacrifiés sur l’autel de leurs ambitions personnelles.
La jeunesse béninoise, réveille-toi ! Ne laisse pas ces anciens politiciens te berner une fois de plus. Unissons-nous pour bâtir un Bénin où nos voix comptent vraiment, où nos luttes sont entendues, et où notre avenir est entre nos mains.
Pour plusieurs, ils ne sont pas opposés parce que vous ne mangez plus à votre faim. Ils sont opposés parce que leurs privilèges sont interrompus. « Si ça ne tenait qu’à moi, ils ne les auront plus.
Répétez ceci dans vos tête chers amis jeunes.
Avec force et détermination »,
Boni Richard OUOROU