Le sérieux qui entoure la gouvernance du chef de l’État Patrice Talon semble cacher de grands scandales financiers inouïs. Le nouveau ministre de l’eau, de l’énergie et des mines, Paulin Akponan a lâché le morceau lors d’un meeting politique le samedi 21 juin dernier à Parakou. Parlant de la gestion de son prédécesseur à la tête de ce ministère, le natif des Collines insinue un scandale financier sous-jacent qui bientôt pourrait être révélé au grand jour. Ainsi, l’opposition vient de recevoir une arme contre le pouvoir de la rupture qui jusque-là se fait passer pour le régime le plus sérieux que le Bénin n’ait jamais connu.
« Après autant d’investissement et de mobilisation de ressources par le gouvernement au profit du Ministère de l’énergie, de l’eau et des mines, de 2016 à ce jour, je crois que nous avons eu à faire avec des siphonneurs du budget national portant sur des milliards destinés à soulager et à améliorer de façon constante les conditions de vie de nos populations. Ces siphonneurs en divagation dans la nature devront tôt ou tard répondre de leur gestion, et cela ne saurait tarder », laissait entendre le ministre Paulin Akponan face aux populations de Parakou. Ainsi, les regards sont tournés vers la gestion de son prédécesseur Samou Séidou Adambi qui a dirigé ce département ministériel d’octobre 2017 à janvier 2025. Cette déclaration du ministre Akponan fait donc croire que derrière les réalisations mirobolantes que son prédécesseur exhibait pour magnifier le pouvoir de la rupture se cache une opération de siphonnage « du budget national portant sur des milliards ».
Au-delà de l’annonce d’une éminente poursuite judiciaire contre son prédécesseur, Paulin Akponan semble préparer les esprits à la découverte d’une réalité surprenante des coulisses de la rupture. Et cela faisant, il renforce la posture de l’opposition qui a du mal à croire à la réalité des chiffres officiels qui sont parfois annoncés pour les grandes réalisations sous le Président Patrice Talon. Ce qui pourrait davantage fragiliser la rupture et singulièrement le Bloc Républicain (Br) dans la 8e circonscription électorale. Adambi étant du Br, les populations des quartiers délaissés de Parakou peuvent avoir le sentiment que leur souffrance pendant tout ce temps a été du fait d’un membre influent de ce parti qui se faisait passer pour un serviteur loyal du peuple.
Edouard ADODE