Installé avec tout le soutien du Chef de l’Etat Patrice Talon, suite à une doléance du parti de l’opposition Les Démocrates, le Comité de Pilotage (Copil) pour l’audit du fichier électoral est entré pleinement dans ses fonctions. Mais avant même d’entrer dans le vif du sujet, les premiers actes de ce comité présidé par Jean-Baptiste Elias semblent diviser. Le pasteur Michel Alokpo, rapporteur du comité, est monté au créneau pour faire de graves révélations sur la procédure de recrutement de certains agents. Ce qui suscite des inquiétudes sur la qualité de cet audit qui se prépare.
Ce n’est plus un secret pour personne que l’ambiance au sein du Copil est loin d’être conviviale. La concorde qui devrait caractériser ce comité est à rude épreuve suite à ses premiers actes, notamment le processus de sélection de certains cadres techniques devant assurer son fonctionnement. Selon, les récentes déclarations du rapporteur du comité, de graves irrégularités entacheraient le processus de recrutement d’un expert en passation des marchés publics et un expert-comptable. Dans une correspondance adressée à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Armp), le rapporteur du comité de recrutement dénonce des pressions extérieures sur le processus de désignation tout en relevant le non-respect des Termes de Référence et des critères préétablis.
Fort de ces irrégularités qui font penser à des pratiques très peu recommandées, Michel Alokpo craint que les mêmes anomalies soient répétées dans le choix des cabinets qui auront à charge l’audit du fichier électoral. Ce qui risque de biaiser les résultats qui seront issus de cet audit très attendu de l’opposition pour l’organisation apaisée des prochaines joutes électorales.
Ainsi, le risque d’avoir un audit mort-né, c’est-à-dire, inefficace et contesté même par ceux qui l’ont souhaité, est désormais grand. Cet audit risque d’être un mort-né ou même avorté avant son terme puisque ‘’l’utérus’’ qui le porte montre de graves signes de fragilité préjudiciables à son évolution normale. Le Copil risque donc de perdre tout son temps dans cette chamaillerie tout en s’écartant de son but. Cette situation est déjà un coup dur à la confiance nécessaire pour les travaux pour lesquels ces personnalités sont désignées.
L’inquiétude est plus grande quand on observe le silence dans lequel Jean-Baptiste Elias s’est plongé face aux dénonciations de Michel Alokpo. Ce silence contraste avec la nature du président du Copil qui aime exposer des vérités sur la place publique sans langue de bois s’étant longtemps illustré au Bénin et à l’international comme un grand lutteur contre la corruption.
Edouard ADODE