
L’univers des sports de combat s’élargit au Bénin. Un nouvel art martial d’origine ivoirienne et alliant plusieurs techniques de combat fait son entrée sur le territoire béninois avec ferveur. Il s’agit du Kwaloklaï. Pour mieux en savoir sur ce nouvel art martial typiquement africain, Ulrich Koffi Quenum, l’un des précurseurs au Bénin et Secrétaire Général de l’Académie Béninoise de Kwaloklaï (Abk) en fait l’historique et révèle les vertus de cette nouvelle discipline sportive. C’est à travers une interview exclusive accordée à la rédaction à votre média Le Grand Regard. Lisez plutôt.
LGR : Depuis quelques temps vous pratiquez et enseignez au Bénin, un nouvel art martial. Quel est ce nouvel art et quelles sont ses techniques ?
Ulrich Quenum : Cet art martial s’appelle le ‘’Kwaloklaï’’. C’est un art martial pluri technique qui combine plusieurs styles de combat (poings, pieds-poings, mi-distance, pieds) et le maniement d’armes traditionnelles telles que le nunchaku, le bâton, le couteau, le tonfa et la machette.

LGR : Quelle est l’origine de ce nouvel art martial et comment il est arrivé au Bénin ?
Ulrich Quenum : Le Kwaloklaï est un héritage africain né en Côte d’Ivoire le 27 février 2010 et qui met en valeur la culture et la tradition africaines. Son initiateur est le GM Kouadjo Djilé Lazare épaulé dans ses tâches par GM Yao Kouamé Félicien et GM Yao N’dri Marcellin.
La pratique de cette discipline martiale Ivoirienne au Bénin découle de la volonté de ses pères Fondateurs de faire connaître les avantages et bien faits tant physique, moral et spirituel du Kwaloklaï à tous les enfants, jeunes et personnes âgées du monde entier en commençant par les pays africains.
Cet art martial a donc vu le jour officiellement au Bénin depuis le 27 août 2025 suite à des séries de formations pratiques et théoriques que les pionniers béninois de cette discipline ont effectué en terre ivoirienne durant plusieurs mois. A la suite de cette formation qui avait pris fin en novembre 2024, ces jeunes béninois qui sont devenus des Dato (Maître Ceinture noire en Kwaloklaï), ont décidés de partager leurs connaissance et rigoureuse formations dans le but de valoriser l’émancipation de la culture africaine en passant par la promotion du Kwaloklaï.
LGR : Qui peut pratiquer le Kwaloklaï ?
Ulrich Quenum : Le Kwaloklaï étant un art martial de combat, peut être pratiqué par tous les sexes et tranches d’âge. Ceci étant, que nous sommes garçons, filles, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, nous avons la possibilité de valoriser la culture africaine en pratiquant le Kwaloklaï.
LGR : Quelle est l’utilité de cet art martial pour le pratiquant et pour la société ?
La pratique du Kwaloklaï permet au pratiquant (Kwaloïste) :
D’avoir une bonne santé physique : renforcer le corps, améliorer la condition physique et prévenir les maladies. L’équilibre mental : développer la concentration, gérer le stress et accroître la confiance en soi.
S’agissant de la société, la pratique du Kwaloklaï permet d’acquérir les valeurs sociales telles que la discipline, le respect, l’esprit d’équipe et d’intégration sociale.

LGR : Quels sont les éléments qui donnent au Kwaloklaï son identité africaine et qui le distinguent des autres arts martiaux ?
Ulrich Quenum : En dehors de ses techniques, le Kwaloklaï utilise un lexique dont les termes sont puisés dans plusieurs langues africaines. Le langage du Kwaloklaï vient de 4 grands groupes ethniques de l’Afrique notamment de l’ouest : Mandé, Voltaïque, Akan et Krou. Groupe Mandé : Mali, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Gambie, Sierra Léone, Liberia, Guinée Bissau, Ghana, etc. Groupe voltaïque (Gour): Burkina Faso, Ghana, Bénin, Togo, Cote d’Ivoire, Mali, etc. Groupe akan : Ghana, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, etc. Groupe Krou : Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra Léone, etc.
Ainsi, de toute les disciplines existantes, seul le langage Kwaloklaï couvre la quasi-totalité de l’Afrique de l’Ouest: un langage africain
LGR : Combien d’associations peut-on déjà dénombrer autour de votre art martial au Bénin ?
Ulrich Quenum : Actuellement au Bénin nous avons déjà créé deux grandes associations de pratique du Kwaloklaï. La première est l’Académie Béninoise de Kwaloklaï (Abk) dont le siège est dans le Littoral précisément à Fidjrossè. Association qui est sous la tutelle de M. Bawa Issifou et dont la formation est assurée par deux pionniers de la discipline au Bénin que sont Dato (Maître) Ulrich Quenum et Dato (Maître) Pascal Bossou. La deuxième est l’Association Sportive Omnisports Gladiators du Zou (Asogz), dont le siège est dans le département du Zou. Le président et formateur de cette deuxième Association du Kwaloklaï est Dato (Maître) Jules Nouwe.
LGR : Qu’est-ce que vous envisagez pour les départements et les communes du Bénin dans lesquels le Kwaloklaï n’est pas encore connu ?
Notre objectif ici au Bénin est de faire du Kwaloklaï, une discipline nationale aimé et pratiquée par tous les garçons, filles, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux amoureux ou non des arts martiaux en général. Donc sur ceux, nous objectivons mettre à disposition de tous les départements voir toutes les communes des clubs afin de permettre à tous d’avoir accès à cet art martial africain.
LGR : Quels sont les pays dans lesquels il est déjà pratiqué ?
Ulrich Quenum : Le Kwaloklaï est déjà implanté dans plusieurs pays de la sous-région et la majeure partie des pays restants sont en pleines démarches administratives en vue de son implantation. Comme pays ou se pratique le Kwaloklaï, nous avons : la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, le Bénin, le Burkina-Faso, le Togo, la Guinée, le Congo, le Tchad et le Sénégal.
Des démarches sont en cours afin d’avoir des représentants du Kwaloklai dans tous les pays de l’Afrique, en Asie et en Amérique
LGR : Quelles sont les démarches administratives que vous avez déjà menées pour la reconnaissance officielle de cette discipline sportive au Bénin ?
Ulrich Quenum : En ce qui concerne les démarches administratives pour la reconnaissance officielle de cette discipline sportive au Bénin nous pouvons vous confirmer que tout est déjà au point. Nous avons obtenu l’attestation de conformité des associations, notre récépissé de déclaration d’association et pour finir nous avons déjà rendu publique notre association dans Journal Officiel de la République du Bénin
Notre prochain défi est la mise en place de plusieurs autres associations afin de procéder à la création de la Fédération Béninoise de Kwaloklaï
LGR : Votre mot de la fin ?
Ulrich Quenum : En remerciant chaque pionnier qui a accepté de faire connaître cet art martial africain au Bénin, nous comptons sur la présence de tous afin de porter haut et loin la valorisation de cette discipline dans laquelle chaque africain se retrouve peu importe son ethnie et sa religion.
Nous sommes joignables au 0161883986 ou 0161240764
Merci
Interview réalisée par Lucien ADEDODJA (Stg)












